Le Parti des travailleurs propose que les élections locales aient lieu après le mois sacré de Ramadhan. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a affirmé, hier, que le groupe parlementaire du PT a voté pour le président de la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), M.Abdelaziz Ziari. Elle s'exprimait à l'issue de la réunion du comité central du parti, consacrée à l'évaluation de la campagne électorale et des résultats du scrutin. «Nous n'avons jamais intervenu concernant l'élection du président de l'Assemblée car c'était le parti majoritaire qui faisait ce choix. Cependant, cette fois-ci, nous avons estimé que le Parti des travailleurs a son mot à dire sur la question, surtout que les résultats du scrutin ont révélé qu'aucun parti n'est majoritaire», souligne-t-elle. Pour étayer son choix, Louisa Hanoune se réfère à la déclaration de Abdelaziz Ziari: «Nous avons écouté sa déclaration. Il s'est engagé à consacrer la culture du respect de tous les avis et la transparence des débats tout au long de son mandat à la tête de l'APN et nous ne pouvons pas être neutres vis-à-vis de cela», a-t-elle dit. Sur les résultats du scrutin législatif, Mme Hanoune déclare que «personne ne peut nier que le Parti des travailleurs (PT) est une force principale dans le pays. Ceci est le résultat de notre militantisme». Selon Louisa Hanoune, la place de sa formation politique s'est davantage confirmée à partir, notamment des résultats du scrutin enregistrés à Alger. «Il n'existe aucune wilaya où le PT n'est pas représenté», a-t-elle indiqué. Mme Hanoune a, toutefois, soutenu que les résultats obtenus ne reflètent pas les efforts du PT. «C'est vrai que nous ne sommes pas satisfaits de ces résultats. Cependant, ils nous ont permis de situer les priorités», a-t-elle souligné. Le PT a obtenu, faut-il le rappeler, 26 sièges à l'APN. La conférencière dénonce, par ailleurs, les cas de fraude enregistrés durant les élections. «Il y a eu des tentatives de la part des forces centrifuges pour éliminer les membres dirigeants du parti, notamment à Oran, Sétif et Annaba. Une action qui visait la déstabilisation et la continuité au sein de notre groupe», a-t-elle affirmé. Elle est revenue aussi sur le rapport final de la Commission nationale de surveillance des élections qui, selon elle, a été, à 95%, modifié. Cette lettre avait, note-t-on, révélé des dépassements graves dans plusieurs régions. Par ailleurs, la secrétaire générale du PT parle d'énormes paradoxes concernant «certains hauts responsables de l'Etat qui veulent préserver la souveraineté du pays et d'autres qui veulent satisfaire les demandes étrangères». Elle critique ainsi la constitution de l'APN qui est, à en croire ses propos, le résultat d'une «décomposition politique». Elle parle de «nomadisme» à l'intérieur de l'APN et de blocage, et considère que «les résultats des élections ont débouché sur une Assemblée reflétant ce blocage». Evoquant les dernières sorties du président de la République et les bains de foule enregistrés, Louisa Hanoune souligne: «C'est un message du peuple qui reste attaché à la politique de paix et de la réconciliation nationale». Au plan législatif, le PT compte présenter plusieurs projets à débat au niveau de l'Assemblée. Il s'agit du projet de privatisation de l'université et du retrait du processus de privatisation et de la suppression des institutions à charge du processus. Louisa Hanoune évoque le ministère des Participations et de la Promotion des investissements et le CPE. S'agissant de la révision de la loi électorale, le parti de Hanoune estime que la proportionnelle est le seul mode de scrutin qui peut garantir la démocratie. Sur le plan financier, Mme Hanoune fait savoir que le coût du programme de la campagne électorale est de 400 millions. Le conseil national du PT se réunira dans 15 jours pour faire un bilan général. Pour Louisa Hanoune, le dossier des législatives est clos depuis l'installation, jeudi, de la nouvelle Assemblée populaire nationale. Il est question, maintenant, de préparer les prochaines élections locales dont elle rejette les dates et propose de les différer jusqu'après le mois sacré du Ramadhan. Enfin, prenant la défense de Abdelmadjid Sidi-Saïd, elle soutient que le secrétaire général de l'Ugta subit, actuellement, des pressions visant à fragiliser la Centrale syndicale à l'intérieur et à l'extérieur du pays.