L'opérateur de téléphonie mobile, Orascom Télécom Algérie se résout enfin à accepter l'évidence. Djezzy sera reprise en main par l'Algérie. En effet, après que le groupe Télécom sud-africain MTN eut annoncé son retrait des négociations avec OTH pour le rachat de Djezzy, Orascom Télécom Algérie n'a plus qu'à se rapprocher du gouvernement algérien afin d'entamer les démarche pour la cession de sa filiale Djezzy à l'Etat. Ainsi, Orascom Télécom Algérie a déclaré, jeudi qu'elle était prête à entrer en négociations avec le gouvernement algérien en vue de céder sa filiale mobile Djezzy à l'Etat. "A la suite des dernières déclarations de ministres algériens, nous avons envoyé une lettre au gouvernement (algérien) dans laquelle nous l'informons que nous allons entrer en négociations pour la vente de Djezzy", a déclaré Manal Abdelhamid, porte-parole d'Orascom Télécom. Il faut savoir que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a indiqué, mercredi , à Alger, qu'il n'y a plus de négociation entre Orascom Télécom Algérie et la compagnie MTN et que la page du dossier de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy avec la compagnie MTN d'Afrique du Sud est tournée. "Il est à présent admis que s'agissant d'Orascom, la page est tournée avec l'Afrique du Sud", a-t-il déclaré à la presse, en réponse à une question relative à la volonté exprimée par l'entreprise sud-africaine MTN de racheter Djezzy, filiale d'Orascom Télécom Algérie. Auparavant, El Hachemi Djaâboub s'était montré ferme concernant les négociations entre Orascom Télécom et MTN. "J'ai dit à la ministre qu'il n'y pas de négociation à faire entre Djezzy et MTN. Le droit de préemption revient à la partie algérienne. J'ai tenu à éclairer les responsables sud-africains sur le contenu du cahier des charges qui lie Djezzy à l'Etat algérien", avait déclaré le ministre du Commerce, en marge des travaux du Forum des hommes d'affaires algériens et sud-africains à Alger. Il faut dire que le gouvernement algérien veut racheter l'opérateur à 100 %. Le ministre des Finances a précisé récemment que le droit de préemption dont dispose l'Etat algérien, en cas de cession de participations des actionnaires étrangers, nécessite que l'entreprise mère affiche clairement sa volonté qu'elle entrerait en discussions avec le gouvernement algérien pour pouvoir céder OTA (Orascom Télécom Algérie). "Nous avons des positions très claires en ce qui concerne ce dossier (...) nous exercerons notre droit de préemption de 100 % sur le capital de Djezzy et nous prendrons le prélèvement fiscal à hauteur de 20% sur les plus-values", a-t-il souligné. L'ex ministre des PTIC, M. Hamid Bessalah, avait indiqué récemment que le rachat de Djezzy était plus qu'une intention et qu'une décision concrète existe à ce propos. Il a également déclaré que la licence Djezzy, octroyée en 2001 pour plus de 737 millions de dollars et qui compte actuellement quelque 14 millions d'abonnés, passera sous le contrôle de l'Etat. Toutefois, ce contrôle sera de courte durée, puisque l'Etat, après avoir récupéré son dû, remettra cette licence sur le marché. Selon M. Bessalah, un partenaire sera alors recherché pour gérer l'opérateur téléphonique. Toutes les options restent ouvertes, dont la reprise par des abonnés de Djezzy. Rappelons, dans ce contexte, qu'un club des abonnés de Djezzy vient de voir le jour en Algérie. Celui-ci, positionne d'ores et déjà parmi les repreneurs de l'opérateur dans le respect total des lois du pays, et notamment le communiqué du ministre des Finances qui donne la priorité à la participation du capital national dans ce genre d'opération.