L'Algérie va s'ériger en force de proposition lors de la 5e session du Conseil d'association Algérie-UE, le 15 juin prochain à Bruxelles (Belgique). A quelques jours de ce rendez-vous annuel d'évaluation de l'accord d'association, "la position algérienne sera celle de la promotion de la coopération en la tirant vers le haut sans créer de déséquilibre entre les deux parties ", a souligné, avant-hier à Alger, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad medelci, lors de la cérémonie de signature du programme indicatif national (PIN) 2011-2013 en coopération avec l'Union européenne. Le ministre n'a pas donné de détails précis sur les changements que l'Algérie proposera d'apporter sur l'accord d'association Algérie-UE, après 5 années de mise en vigueur. Néanmoins, il a fait savoir que les questions économiques seront au rendez-vous lors de la réunion du 15 juin prochain. Comme il a aussi convenu de dire que toutes les questions ont été passées en revue avec l'émissaire européen en visite depuis dimanche à Alger. Le commissaire européen à l'élargissement et la politique de voisinage, M. Stefan Füle, quant à lui, se déclare convaincu de la possibilité d'une coopération gagnant-gagnant tout en l'inscrivant dans la durée. " La coopération, ce n'est pas seulement le libre commerce, mais c'est une réforme structurelle en profondeur ", a-t-il signifié. Le message des deux diplomates est clair. L'échéance du 15 juin sera, ainsi, un tournant décisif pour l'avenir de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne, d'autant plus que l'émissaire européen et le chef de la diplomatie algérienne, ont ouvertement signifié que leur entrevue de dimanche dernier, s'inscrit dans la logique de "préparation du grand rendez-vous d'évaluation et que toutes les préoccupations des deux parties étaient au cœur des discutions". A rappeler dans ce sens que, l'Algérie a manifesté à maintes reprises, par le biais de son ministre des Finances, M. Karim Djoudi, son mécontentement à l'égard des résultats de l'accord d'association en question. Les points soulevés par ce dernier concernent essentiellement, l'absence avérée des investissements direct, étranger, ( IDE ) dans les secteurs hors hydrocarbures. Il semble à présent que l'UE a pris conscience des doléances de l'Algérie concernant ses points-là. Le commissaire européen estime, dans ce contexte, que la coopération énergétique entre les deux parties, doit s'élargir pour toucher, le secteur de l'agriculture, l'hydraulique, le transport et les PME. " Il est souhaitable de diversifier l'économie algérienne " a-t-il souligné en estimant que l'Union européenne peut apporter beaucoup à ces questions. Pour le ministre des affaires étrangères, l'évaluation des cinq années de mise en application sera ponctuée par le renforcement des points forts de l'accord d'association et la révision des points faibles. Vraisemblablement, un consensus sur les points à réviser lors de la réunion du conseil d'association est bel et bien dégagé. Dans ce sens, M. Medelci, estime que l'évaluation des cinq années d'exécution de l'accord révèle des pistes à exploiter pour promouvoir la coopération bilatérale sur tous les volets, en reconnaissant que les échanges commerciaux ne souffrent d'aucune tare. Par contre c'est l'investissement productif qui en souffre. Ainsi, tout porte à croire que la proposition algérienne va s'articuler autours des investissements hors hydrocarbures.