Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a sollicité l'intervention des Etats-Unis pour demander à Israël d'"annuler" son nouveau projet de judaïsation d'El-Qods occupée prévoyant la destruction d'une vingtaine de maisons palestiniennes du quartier Al Boustane, a indiqué mardi le principal négociateur palestinien Saëb Erakat. "J'ai transmis ce matin un message du président Abbas à l'administration américaine pour demander son intervention directe afin d'obtenir une annulation du projet israélien", a déclaré à la presse M. Erakat qui accompagne M. Abbas en Jordanie. "Nous condamnons avec la plus grande fermeté la décision israélienne qui mènera à la destruction de 22 maisons à Silwan", a dit M. Erakat, précisant que cette question sera au cœur de l'entretien de M. Abbas avec le roi Abdallah II de Jordanie dans l'après-midi. La poursuite de la politique de colonisation à El-Qods-est "menace de détruire les efforts américains en vue (d'avancer) dans les pourparlers indirects", a encore dit le négociateur palestinien. Pour sa part, le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina, a estimé que cette décision "constituait un retour à la politique israélienne de créer des obstacles aux efforts américains visant à faire progresser les négociations (de paix) indirectes". "Les Etats-Unis devraient agir d'urgence contre ces provocations", a ajouté Nabil Abou Roudeina. Lundi, Washington s'est déclaré "préoccupé" par le feu vert préliminaire donné lundi par les autorités d'occupation à un projet archéologique controversé dans le quartier arabe de Silwan dans le secteur oriental de la Ville sainte, occupé et annexé par Israël en 1967. Ce plan prévoit notamment la destruction de 22 maisons palestiniennes, a-t-on indiqué. A Washington, le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley a déclaré que ce "genre de mesures (...) sape la confiance qui est fondamentale dans le dialogue indirect". L'administration Obama a eu des contacts avec le gouvernement israélien, a-t-il ajouté. Notons sur un autre registre que Abbas envisage sérieusement une visite dans la bande de Gaza sous contrôle du mouvement islamiste Hamas, a déclaré lundi le prinicipal négociateur palestinien Saë Erakat. "Pour le président Abbas, rien n'est plus important que la réalisation de la réconciliation interpalestinienne. Il envisage sérieusement une visite à Gaza pour s'informer sur place de la situation", a dit M. Erakat sur la radio palestinienne. "L'Autorité palestinienne a déployé tous les efforts nécessaires pour réaliser la réconciliation et a accepté toutes les conditions posées par le Hamas, mais ce fut en vain", a noté Erakat. Il a appelé le Hamas à prendre en considération les intérêts supérieurs des Palestiniens et à signer l'accord de réconciliation proposé par l'Egypte. Par ailleurs, le Quartette international pour le Proche-Orient a qualifié d'"intenable et inacceptable" la situation prévalant dans la bande de Ghaza, soumise à un strict blocus israélien depuis quatre ans, rapportent mardi des médias. Dans un communiqué diffusé lundi par l'ONU, le Quartette a réaffirmé que "la situation actuelle à Ghaza" est "intenable, inacceptable et contraire aux intérêts de tous ceux qui sont concernés", saluant toutefois l'"allègement" du blocus dans ce territoire, annoncé récemment par le gouvernement israélien. Le Quartette (Etats-Unis-Russie-Onu-UE) souligne "qu'il n'est pas nécessaire de créer des situations de confrontation inutiles et appelle toutes les parties à agir de manière responsable pour satisfaire les besoins de la population de Ghaza", a indiqué le communiqué.par ailleurs, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a plaidé mardi pour la levée "totale" du blocus israélien, imposé depuis quatre ans à la bande de Ghaza, rapportent des médias. Le porte-parole de l'UNRWA Adnane Abu Hassna a, dans un communiqué "souligné la nécessité d'ouvrir tous les points de passage vers Ghaza" pour acheminer de l'aide humanitaire aux habitants de ce territoire palestinien qui souffrent d'un manque terrible de produits de base et de soins médicaux. Pressé par la communauté internationale, Israël a décidé dimanche d'alléger "partiellement" le blocus imposé à Ghaza. Une mesure jugée insuffisante par les Palestiniens et plusieurs pays qui continuent d'appeler l'occupant à mettre fin à cet embargo injuste. Ces appels se sont multipliés notamment après l'agression sanglante menée par l'occupant le 31 mai au large de Ghaza contre "la flottille de la liberté", chargée d'aide humanitaire destinée aux Ghazaouis. Cette attaque avait coûté la vie à neuf pacifistes pro-palestiniens provoquant un tollé international.