Quelle sera la réponse arabe à l'irrédentisme israélien, quels moyens les Arabes vont se donner pour faire triompher le droit des Palestiniens? De fait, à Syrte en Libye c'est la question récurrente et fondamentale qui se pose: de quels moyens disposent réellement les Arabes pour faire valoir le droit des Palestiniens a établir leur Etat indépendant sur les territoires palestiniens occupés en 1967 et 1973 par Israël? Aujourd'hui, c'est en fait la seule question qui a vraiment de l'importance. Chacun, dans le monde arabe, attend avec curiosité de voir comment vont réagir les dirigeants arabes aux derniers oukases d'Israël et aux déclarations, hier, du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur Jérusalem-Est occupée. D'ailleurs, le ministre palestiniens des Affaires étrangères, Riyad Al Maliki, dans une déclaration en marge de réunion de jeudi de ses pairs arabes, a affirmé que la question d'El Qods «s'est imposée avec force au sommet arabe de Syrte devenant le point essentiel de l'ordre du jour». M.Maliki a également lourdement insisté sur le fait que le soutien arabe pour «El Qods et de ses habitants doit être politique et financier». C'est donc dans ce contexte un peu particulier que les ministres arabes des Affaires étrangères se sont réunis en séance préparatoire, axant leurs interventions sur les moyens de «sauver» El Qods des violations israéliennes. Il est évident que les diplomates arabes vont faire des propositions «concrètes» aux dirigeants arabes qui auront à les entériner. Toutefois, restera encore et toujours la question du comment libérer les territoires palestiniens de l'occupation israélienne. Interrogation demeurée en «délibéré» depuis des décades dans un monde arabe incapable de prendre des décisions en phase avec la situation critique que vivent les Palestiniens singulièrement depuis le retour aux affaires de Benjamin Netanyahu qui a réitéré hier que la politique d'Israël concernant Jérusalem-Est occupée «demeurerait inchangée». Tout au long de ces années, Israël a entrepris, à une large échelle, la judaïsation de la Ville Sainte au moment où les dirigeants arabes s'évertuaient à discuter du sexe des anges. C'est-à-dire au moment où Israël agit et met à exécution sa politique de reconfiguration de la Cisjordanie occupée, par l'implantation et l'expansion de nouvelles colonies de peuplement, outre la judaïsation d'El Qods, les dirigeants arabes - qui font mine de prendre à bras-le-corps le problème palestinien - enfouissent leurs têtes dans les sables du désert, jouant à l'autruche. Alors que le moment est aux prises de décisions fermes et sans équivoque, le secrétaire général de la Ligue arabe, l'Egyptien Amr Moussa en est encore a évoquer «l'initiative arabe» prise par le sommet arabe de Beyrouth en 2002. Amr Moussa, a ainsi précisé jeudi que la réunion du comité de suivi de «l'Initiative arabe de paix» discuterait de la position à adopter «en cas d'échec des efforts américains» pour mettre un terme aux activités israéliennes de colonisation, estimant que «la possibilité d'un échec» est «la plus probable». De fait, l'échec est consommé, Israël ayant fait peu cas des demandes et «recommandations» tant des Etats-Unis que du Quartette, appelant les uns et les autres au gel de la colonisation israélienne et réclamant «un calendrier» pour arriver à un accord entre les deux parties dans les 24 mois à venir. Israël a immédiatement rejeté la demande du Quartette. Quant aux Américains, après la rencontre, mardi, entre Obama et Netanyahu à Washington, ce dernier a affirmé hier que la «politique d'Israël demeurerait inchangée», que la colonisation, notamment de Jérusalem-Est occupée se poursuivra. On peut estimer que c'est là une réponse aux demandes du chef d'Etat américain qui pressait Israël de geler toutes les constructions à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée. Outre la question d'El Qods et de la Cisjordanie occupée, le sommet arabe, indique-t-on, prendra des mesures en relation avec la consolidation du budget de l'Autorité palestinienne et le soutien de la résistance du peuple palestinien. D'autres questions intéressant le monde arabe seront à l'ordre du jour du sommet, comme la Somalie, les Comores, Djibouti, en sus du fait que les dirigeants arabes essaieront de trouver un consensus sur une position arabe commune sur la dénucléarisation du Moyen-Orient. Notons que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika prendra part au Sommet de Syrte, de même que le président palestinien, Mahmoud Abbas. Toutefois il est à relever l'absence, (ce qui n'est pas nouveau), pour une raison ou une autre, d'un certain nom-bre de chefs d'Etat arabes.