La capitale sera-t-elle débarrassée un jour des odeurs nauséabondes de l'oued El Harrach ? Le projet de dépollution et de réaménagement de cette rivière fortement polluée sera achevé avant fin 2014 avec la réalisation d'une station d'épuration des eaux industrielles usées, a annoncé dimanche le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Le projet a été entamé en 2007, avec l'opération " Jasmin " qui a permis de " réduire considérablement " les mauvaises odeurs dégagées par cette rivière polluée. En 2008, la station d'épuration de Baraki, d'une capacité quotidienne de 900.000 équivalents habitants, a été mise en service. Le projet devrait connaître une nouvelle étape avec la construction d'une infrastructure capable de récupérer les eaux rejetées par les zones industrielles de la région, a indiqué M. Sellal. Le ministre, qui s'exprimait aux journalistes à l'issue d'une visite d'inspection à plusieurs chantiers de son secteur dans la région algéroise, a affirmé avoir instruit les responsables du secteur des eaux de la wilaya d'Alger pour engager "dans les plus proches délais" l'étude d'exécution relative au projet de la station d'épuration des eaux industrielles afin qu'elle soit prête en 2012. Le lancement des travaux de réalisation du projet est prévu pour la même année, tandis que la réception de l'infrastructure, dont le financement est inscrit dans le futur programme quinquennal d'investissements publics, est attendue pour 2014, a précisé M. Sellal. La mise en service de cette station, qui va absorber la totalité des eaux rejetées par les 473 unités industrielles situées, notamment, entre les communes d'El Harrach, Baraki, Gué de Constantine et Oued Smar, combinée à la poursuite de l'effort de réduire les mauvaises odeurs permettraient de réaménager et de réhabiliter l'Oued dans un délai de cinq ans, a assuré le ministre. Le recours à la réalisation de cette station a été rendu nécessaire suite au retard constaté de la part des unités industrielles de la région dans la construction de leurs propres stations d'épuration, a également expliqué le ministre. D'autre part, la sécurisation de l'alimentation en eau potable de la région ouest de l'Algérois devrait être considérablement renforcée à la faveur de la mise en service de plusieurs structures hydriques dans un linéaire allant de Bouzaréah jusqu'à Zéralda. Il s'agit, d'ailleurs, du projet de transfert d'une partie des eaux de Oued El Harrach à partir de Hammam Melouane (Blida) vers le barrage de Douera. Ce procédé permettra également de récupérer une bonne partie des eaux de l'Oued avant d'être polluées, a-t-on assuré. Une station de pompage, d'un débit de plus de 8 m3/seconde, a été mise en service ce dimanche au niveau de la localité de Chebli pour optimiser le débit des eaux transférées vers le barrage de Douera. Le système hydraulique de Bouzaréah, également mis en service ce dimanche et dont la capacité installée est de 65.000 m3 par jour, permettra, lui aussi, de renforcer davantage la distribution dans la région ouest de la capitale. Outre la sécurisation de l'AEP, l'irrigation de plus de 7.000 ha de la plaine de la Mitidja est désormais assurée grâce à la réception partielle du barrage de Douera, alors que 10.000 autres ha le seront en 2011 lorsque ce barrage sera totalement livré, selon M. Sellal. De même, les responsables du secteur de la wilaya d'Alger ont été instruits pour lever toutes les contraintes empêchant la bonne exécution du projet, notamment, le relogement de 225 familles occupant le périmètre de l'installation. Au total, la capacité installée en matière d'AEP dans toute la région algéroise est de 1,83 million de m3/jour pour des besoins exprimés à hauteur de 850.000 m3/j, explique-t-on. Cependant, la sécurisation d'une distribution en continue de la région demeure le principal défi à relever dans la capitale, a-t-on souligné.