La découverte récente de cas de fièvre aphteuse au Japon et en Corée du Sud préoccupe la FAO. " Notre inquiétude vient du fait que les mesures de biosécurité rigoureuses mises en place dans les deux pays n'ont pas résisté à l'offensive d'une infection à grande échelle intervenue récemment dans les zones sources ", indique Juan Lubroth, vétérinaire en chef à la FAO. Durant les neuf dernières années, les incursions dans des pays officiellement exempts de la maladie ont été extrêmement rares. " C'est pourquoi la découverte de trois de ces événements en l'espace de quatre mois suscite de fortes préoccupations. " La FAO craint une répétition de la catastrophe de 2001 qui s'est propagée en Europe après des incursions initiales au Japon et en Corée du Sud. Les voies empruntées par le virus n'ont pas été identifiées. Il est donc important de comprendre où s'est produite la brèche dans les mesures de biosécurité, afin d'empêcher que des événements similaires ne se reproduisent. " Dans ces circonstances, nous devons considérer que tous les pays sont à risque et il serait souhaitable de passer en revue les mesures de prévention et les capacités d'intervention ", souligne Juan Lubroth. La FAO a donc exhorté à renforcer le système de surveillance international contre la fièvre aphteuse. La fièvre aphteuse ne présente pas de risque pour la santé humaine ou la salubrité des aliments. Toutefois, elle peut être dévastatrice chez les animaux, et ses répercussions économiques et sociales peuvent être très graves. La fièvre aphteuse a été détectée pour la dernière fois au Canada en 1952. La fièvre aphteuse est une virose très contagieuse qui touche plusieurs espèces d'animaux, dont les bovins, les porcs, les ovins et les caprins. Les animaux infectés peuvent présenter les symptômes suivants : apathie, fièvre, cloques sur la langue et les lèvres, dans la bouche, sur les mamelles et dans les onglons, lésions aux pieds et perte d'appétit ou diminution de la production de lait. Les vétérinaires font partie intégrante du processus de surveillance continue de la fièvre aphteuse. Au Japon, c'est un vétérinaire d'une localité qui a été le premier à déceler les symptômes de la maladie et qui a déclenché l'intervention pour lutter contre l'éclosion. La biosécurité à la ferme est essentielle à la prévention des éclosions de maladies contagieuses comme la fièvre aphteuse. La récente éclosion de fièvre aphteuse en Corée du Sud est attribuable à la visite d'une exploitation contaminée en Chine par un fermier qui a par la suite ramené la maladie à sa ferme. La fièvre aphteuse a alors été propagée à cinq autres exploitations agricoles par un vétérinaire local. Lorsqu'ils se rendent dans des exploitations agricoles, les vétérinaires devraient connaître parfaitement et respecter les pratiques de biosécurité à la ferme. Ces pratiques comprennent le port de vêtements précis pour les exploitations agricoles, la désinfection des bottes, le lavage de mains et le nettoyage et la désinfection de l'équipement et des véhicules (intérieur et à extérieur) avant d'entrer dans une exploitation et au moment de la quitter. Les vétérinaires sont les mieux placés pour offrir des conseils éclairés sur la façon d'améliorer la biosécurité à la ferme. Une surveillance régulière de la santé des animaux, l'établissement de lignes directrices destinées aux visiteurs à la ferme et la consignation de toutes les visites à la ferme dans un registre des visiteurs ne sont que quelques exemples de pratiques simples qui peuvent être mises en place.