Les prix des matières alimentaires, notamment les céréales, s'envolent. Les cours des matières premières alimentaires ont bien résisté à la morosité économique qui s'est emparée de l'ensemble des marchés cette semaine, et ils ont fini en hausse ou à des niveaux élevés. Malgré le regain d'inquiétudes sur la reprise mondiale, qui a fait plonger actions et pétrole cette semaine, les alimentaires ont tenu bon, sur des marchés où l'offre peine à répondre à la demande. Les dernières conclusions de l'USDA ont surpris : les agriculteurs américains ont planté moins de maïs qu'anticipé. Et les stocks se situent en dessous des pronostics. Même chose pour le soja dont les stocks ressortent inférieurs aux anticipations. Le blé bénéficie des risques de sécheresse qui pèsent sur l'Australie et l'Europe et qui pourraient nuire à la qualité du blé et donc au rendement agricole. Autre facteur de soutien au blé : si l'offre de maïs est moins importante que prévu, l'effet de substitution pourrait soutenir la demande de blé. Pour leur part, les cours du cacao ont vigoureusement attaqué la semaine, avant de finir en petite baisse. Le contrat de septembre échangé à Londres a grimpé mardi jusqu'à 2590 livres la tonne, tout près de son record en 33 ans de 2608 livres, touché le 9 juin, avant de flancher et finir en baisse. A New York, les cours de la fève brune, à échéance septembre, ont atteint 3144 dollars, un niveau plus vu depuis sept semaines. Des craintes sur la qualité de la récolte, qui pourrait souffrir d'un excès d'humidité en côté d'Ivoire, continuent à soutenir les cours, selon la revue Public Ledger. "L'association européenne du cacao publiera le 14 juillet ses chiffres de concassage (équivalents à la consommation, ndlr), qui vont fournir de nouveaux indices sur la manière dont la demande se redresse", prévient aussi Sudakshina Unnikrishnan, de Barclays Capital. Parallèlement, les opérateurs du marché suivaient avec inquiétude les événements politiques en Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao. Alors que le pays attend l'organisation d'un scrutin présidentiel reporté depuis 2005 et promis pour cette année, le Premier ministre fait l'objet d'une enquête pour corruption. Le Conseil de sécurité a prorogé mercredi jusqu'à la fin de l'année le mandat de la force de paix de l'ONU pour lui permettre de soutenir le processus d'organisation d'une élection présidentielle toujours introuvable. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en septembre cotait 2393 livres sterling vendredi à 14H30 GMT (16h30 hec) contre 2492 livres vendredi dernier à 15H30 GMT. Sur le NYBoT-ICE US, le contrat pour livraison en septembre valait 3021 dollars contre 3.119 dollars la tonne une semaine plus tôt. Les cours du café ont terminé sur une note ferme, même s'ils sont restés inférieurs aux sommets atteints récemment. A New York, les cours de l'arabica avaient grimpé la semaine dernière jusqu'à 176,50 la livre, leur niveau le plus élevé depuis février 1998. Sur le Liffe de Londres, le robusta pour livraison en septembre valait 1710 dollars la tonne vendredi vers 14H30 GMT, contre 1667 dollars pour la même échéance vendredi dernier. Sur le NYBoT-ICE US, l'arabica pour livraison en juillet cotait 166,30 cents la livre contre 167,30 cents la livre une semaine plus tôt. Les cours du sucre ont fini en ordre dispersé, sur fond de tensions temporaires sur l'offre. A Londres, le contrat de sucre raffiné pour livraison en juillet, a grimpé jusqu'à 487,60 tonnes la livre, avant d'expirer cette semaine. Le contrat d'octobre, devenu la nouvelle référence, a ainsi terminé en baisse sur la semaine, sur un marché où les tensions se concentrent sur les approvisionnements à court terme. De l'autre côté de l'Atlantique, le sucre brut a toutefois confirmé son redressement. Il s'est hissé jusqu'à 18,40 cents la livre, son niveau le plus fort depuis quatre mois, avant de finir presque stable. Dégringolant de niveaux records atteints en fin d'année, les cours s'étaient effondrés début mai jusqu'à respectivement 421,20 livres la tonne et 13 cents, des plus bas depuis environ un an. Ils se sont ensuite graduellement redressés, à la faveur d'achats en provenance d'Asie et face à des niveaux de stocks toujours bas. Sur le Liffe de Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en octobre valait 482 livres vendredi vers 14H30 GMT contre 542,80 livres la tonne pour l'échéance d'août vendredi dernier. Sur le NYBoT-ICE américain, la livre de sucre brut pour livraison en septembre valait 16,33 cents, contre 16,25 cents pour l'échéance de juillet une semaine plus tôt.