Les signes de reprise des marchés financiers alimentent la demande et poussent les cours des matières premières à la hausse. C'est le ces des céréales. Ainsi, les prix du soja ont continué de progresser cette semaine sur le marché à terme de Chicago, soutenus par une forte demande pour la production américaine, notamment de la part de la Chine. Le blé a connu, pour sa part, une semaine volatile, au gré des inquiétudes sur les dégâts dans les cultures américaines, touchées par le gel ces dernières semaines au moment où les blés d'hiver sortent de dormance. Mais les exportations restent en berne, alors que la production mondiale atteint des niveaux record. Aussi, les perspectives semblent moroses sur le segment des produits alimentaires. Les prix du cacao et du café ont nettement reculé cette semaine, les matières premières alimentaires étant touchées de plein fouet par les craintes sur la consommation mondiale, alourdies par des signes d'aggravation de la crise, tandis que le sucre était épargné. Les prix du sucre ont en revanche un peu avancé, malgré une forte variation (plus de 50 livres la tonne) jeudi du sucre échangé à Londres, qui a touché ce jour-là un plus bas depuis janvier à 353 livres. "Les prix ont accusé le coup de l'annonce de nouvelles mesures (en Inde) en faveur de l'importation détaxée de sucre au deuxième trimestre, période correspondant aux élections législatives", relevait la revue spécialisée Public Ledger. Du côté des métaux de base du London Metal Exchange (LME), ceux-ci ont été emportés cette semaine dans un mouvement spectaculaire vers de nouveaux plus hauts depuis des mois, dans la foulée des Bourses et des chiffres de la croissance chinoise, qui ont été jugés plus encourageants que prévu. Ils ont ensuite tous un peu reculé vendredi sur des prises de bénéfice. La semaine a été écourtée, le marché ayant rouvert mardi, au lendemain d'un long week-end de Pâques. "Les chiffres chinois ont offert une image de l'activité économique plus positive que prévu, ce qui ne peut qu'être positif pour le complexe des métaux de base" notaient les analystes de Barclays Capital. L'optimisme des marchés a été encouragé par les bons résultats des banques américaines cette semaine, qui ont fait repartir les Bourses et laissé croire en une sortie de crise. Pour les métaux de base, les analystes continuaient cependant de mettre en garde les investisseurs, craignant que les dernières hausses ne soient qu'un feu de paille, en raison de l'instauration d'un déséquilibre du rapport entre la demande et l'offre. "L'ensemble du complexe, et en particulier le cuivre, reste vulnérable face à une possible accélération du ralentissement de l'économie chinoise au second semestre" commentait Deutsche Bank. Le CUIVRE a fait un pic mardi à 4 925 dollars, un niveau qui n'avait plus été testé depuis le 15 octobre. Selon le Groupe international d'étude du cuivre (ICSG), l'utilisation du cuivre a augmenté en 2008 par rapport à l'année précédente, et ce malgré la crise économique. Mais le rapport soulignait que cette hausse était essentiellement redevable à la Chine avec une hausse de consommation, même pendant le dernier trimestre 2008, alors que la majorité des autres pays voyaient la leur décroître (Union européenne, Etats-Unis, Japon et Russie, notamment). L'ALUMINIUM a grimpé mardi jusqu'à 1555 dollars la tonne, sa meilleure performance depuis le 12 janvier, avant de finir la semaine en petite baisse. "Avec des stocks à des niveaux record, cela pourrait prendre des années avant de renverser durablement la vapeur", prévenait Deutsche Bank. Le PLOMB s'est également envolé, touchant 1570 dollars la tonne, un plus haut depuis le 30 octobre dernier. "Le plomb a partagé la scène avec le cuivre, gagnant plus de la moitié de sa valeur depuis le début de l'année" commentait Deutsche Bank, citant les baisses de production et la demande "pour les batteries de voiture, imperméable à la crise", mais ajoutant que le rebond du métal lourd restait sous la menace d'un plus ample ralentissement chinois. L'ETAIN et le NICKEL se sont hissés vendredi à respectivement 11'900 dollars et 12'550 dollars la tonne, des niveaux plus observés depuis janvier. Le ZINC a atteint 1.566 dollars la tonne jeudi, un plus haut depuis octobre dernier. R.T.M.