Les cours de l'or ont établi un nouveau record historique à plus de 1250 dollars l'once cette semaine, entraînant dans leur sillage ceux de l'argent et des métaux du groupe platine. Poussés par un regain d'aversion au risque, les cours du métal jaune ont établi un nouveau historique à plus de 1250 dollars. Mardi, ils se sont hissés à 1252,11 dollars l'once, un nouveau record historique sur le marché au comptant de Londres, qui sert de référence mondiale. Face à un regain d'inquiétudes sur la santé des finances européennes, le métal a fait jouer sa qualité de valeur refuge. "Plusieurs facteurs ont entraîné une nouvelle poussée de l'aversion au risque (sur les marchés). Les propos de Christian Noyer, membre de la Banque centrale européenne (BCE), selon qui la reprise économique de l'Europe est fragile, ont par exemple eu un effet déstabilisant. En outre, (l'agence de notation financière) Fitch a indiqué que le Royaume-Uni devrait renforcer les restrictions budgétaires pour conserver sa note actuelle", commentait Eugen Weinberg, analyste chez Commerzbank. "Ces annonces ont renforcé le besoin de sécurité des investisseurs, dopant la demande d'or comme +valeur refuge+", ajoutait-il. Le plus gros fonds coté adossé à l'or, SPDR Gold Trust, a d'ailleurs vu affluer les acheteurs. Le mondial total de ses participations a atteint 1306,14 tonnes d'or (41'993 onces). "Depuis la fin de la semaine dernière, (ce fonds) a engrangé 12 tonnes d'or. C'est un chiffre vraiment étonnant", rapportait Andrey Kryuchenkov, analyste chez VTB Capital, soulignant que "les investisseurs restent attirés par la qualité de valeur refuge du métal, avec des incertitudes qui continuent à tourmenter les marchés". Sur le London Bullion Market, l'once d'or a fini à 1.220 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1203,50 dollars le vendredi précédent. Les cours de l'argent ont fini en nette hausse, sans toutefois établir de nouvelles performances. Le métal gris a fini à 18,31 dollars vendredi, contre 17,76 dollars vendredi dernier. Entraînés à la hausse par l'or, le platine et le palladium ont continué à rebondir. Les deux métaux ont progressé régulièrement tout au long de la semaine, le platine atteignant 1552,75 dollars l'once vendredi, et le palladium 460 dollars. Ils restent néanmoins à distance des pics qu'ils avaient atteint fin avril (1756,25 dollars pour le platine, 573 dollars pour le palladium), avant que la crise européenne ne frappe l'ensemble des marchés de matières premières, notamment industrielles. De leur côté, les cours des métaux de base ont plongé en début de semaine, plombés par un renforcement du dollar, avant de se reprendre, finissant la semaine en légère hausse, aidés par un indicateur rassurant sur la demande chinoise. "Le regain de nervosité vis-à-vis de la crise de la dette en Europe et des risques de contagion a été renforcé par les chiffres plus faibles que prévu de l'emploi américain pour mai, et la chute de l'euro sous 1,20 dollar", faisant ainsi chuter les métaux lundi, notait Robin Bahr, analyste chez Crédit Agricole CIB. En effet, les chiffres décevants de l'emploi américain publiés en fin de semaine dernière, ont fait ressurgir des craintes sur la vigueur et la pérennité de la reprise économique mondiale. A ces mauvais chiffres se sont ajoutées lundi des craintes de contagion de la crise de la dette hors de la zone euro, avec les finances de la Hongrie dans la ligne de mire des marchés. L'euro a ainsi chuté lundi jusqu'à 1,1877 dollar, son plus bas niveau depuis le 10 mars 2006. Or, le renforcement du billet vert rend moins attractifs les achats de matières premières libellées en dollar pour les investisseurs munis d'autres devises. Les cours ont par la suite amorcé un rebond, dans le sillage de la monnaie unique, et alors que "les récentes incertitudes macroéconomiques repassaient au second plan", commentaient Gayle Berry et Nicholas Snowdon, analystes chez Barclays Capital. Principal moteur de ce rebond, les exportations chinoises ont enregistré une hausse de 48,5% sur un an le mois dernier, atteignant 131,76 milliards de dollars, selon des statistiques publiées jeudi, des chiffres encourageants pour la reprise de la demande de la troisième économie mondiale. Pour le cabinet spécialisé GFMS, si la récente baisse des cours a peu à voir avec les fondamentaux des métaux de base, "l'équilibre de l'offre et de la demande devrait sous peu jouer de nouveau un rôle important" dans l'évolution des prix. Ainsi, "le cuivre et l'étain devraient se démarquer, alors qu'à l'opposé, l'aluminium devrait être plombé par des stocks qui devraient rester pendant une durée considérable à des niveaux très élevés", prévenait le cabinet. L'ALUMINIUM a chuté jusqu'à 1.828 dollars, un plus bas depuis début octobre 2009. "Selon le principal producteur chinois d'aluminium Chinalco, les prix de l'aluminium ont chuté bien en dessous des coûts de production, alors la production du métal léger a dans une certaine mesure perdu de sa rentabilité", notaient les analystes de Commerzbank.