Plusieurs banques européennes discutent de la création d'un fonds de 20 milliards d'euros qui pourrait les aider en cas d'une nouvelle crise financière, écrit lundi dans le Financial Times le directeur général de la banque italienne UniCredit. Ce fonds permettrait aux banques de se passer des aides gouvernementales et d'éviter une taxe générale sur les banques réclamée par certains pays dont la France, souligne Alessandro Profumo dans une tribune. "Avec des contributions volontaires des grandes banques internationales européennes, disons les 20 plus grandes, un fonds de sauvetage européen pourrait accumuler un capital risque d'un montant important en quelques années", explique-t-il. Selon lui, "l'option qu'auraient les autorités de recourir à ce fonds pour stabiliser une ou plusieurs banques en mauvais état serait en mesure de montrer au marché qu'une crise peut être endiguée à un stade précoce", ajoute-t-il, insistant sur le fait que ce fonds "n'aurait pas besoin d'une contribution des Etats membres ou des autorités européennes". Le patron d'UniCredit observe qu'a contrario, "l'instauration d'une taxe pour le remboursement de l'argent public dépensé à sauver les banques ne serait pas juste pour celles qui n'en ont pas reçu". "De surcroît, insiste-t-il, une telle taxe signifierait un montant énorme de ressources, quelque 2 à 4% du produit intérieur brut, selon le FMI, ce qui affecterait inévitablement la reprise et la croissance". M. Profumo va essayer de rallier à sa proposition les grandes banques européennes dans les semaines à venir. Deutsche Bank et Santander auraient déjà montré leur intérêt pour cette idée, selon le FT. Les dirigeants des pays de l'UE comptaient apporter leur soutien à une taxe purement européenne sur les banques pour s'assurer qu'elles contribuent à payer la facture de la crise. Dans l'idéal, les pays européens souhaiteraient qu'une telle taxe soit mise en place au niveau international. Toutefois, un consensus n'existe pas au niveau mondial, ainsi que l'a montré la récente réunion préparatoire des ministres des Finances du G20 en Corée du Sud, du fait de l'opposition de pays comme le Canada, le Brésil, l'Inde et l'Australie. Dans ces conditions, l'Europe semble à aller seule de l'avant. Les dirigeants comptaient demander à leurs ministres des Finances et à la Commission européenne de faire un rapport sur la forme qu'une telle taxe pourrait prendre "en octobre 2010. Au-delà du principe général, des divisions subsistent toutefois entre Européens sur les modalités d'une telle taxe (sur les profits? sur les actifs?) et surtout sur son utilisation. Le débat reste entier en réalité. La Commission européenne souhaite que les fonds récoltés viennent alimenter un fonds d'assurance du secteur financier pour venir en aide aux établissements en cas de crise future.