On croit savoir que les codes communal et de wilaya vont bientôt être finalisés. Il n'y a pas longtemps de cela, le président de la république ne se privait pas de dire ce qu'il pensait des collectivités locales. Il est certainement très difficile d'apporter la contradiction à celui qui sait très bien si ses attentes ont rencontré les résultats qu'il espérait sur le terrain. Cependant, aussi bien les critères de désignation des responsables de ce niveau que les missions qui sont confiées à ces derniers sont le fait de l'Etat. Comment sont choisis les responsables des collectivités locales ? Comment se définissent leurs missions quand on sait que les mutations ne sont pas accompagnées par la mise en œuvre des réformes des missions des institutions, quand bien même le travail de leur conception fut confié à une commission ? D'abord, il y a toujours une continuité dans les missions et attributions des walis et ce, depuis des décennies. Pourquoi cette confusion entre missions de développement et missions de souveraineté, alors qu'il est supposé que les élus locaux ont maintenant des programmes de développement par le biais de leurs partis politiques, qu'ils sont élus sur la base de la prise en charge des aspirations populaires et on sait que celles-ci sont liées à l'abaissement des frustrations socioéconomiques en premier lieu. Pourquoi ne pas séparer missions de développement et missions de souveraineté ? Pourquoi confier aux walis et non aux autorités élues locales le suivi du programme national de développement dans sa dimension locale ? Les walis, même s'ils ne le disent car nombre d'entre eux ne s'expriment pas publiquement sur leurs missions telles qu'ils voudraient bien les voir, sont dispersés entre les missions de développement et celles de souveraineté. Il leur faut sans cesse réunir l'exécutif de wilaya, rencontrer les entreprises, suivre les projets des OPGI, des EPLF, de l'hydraulique, de l'agriculture, sans oublier les questions de sécurité car ils président les commissions de wilaya de sécurité dans lesquelles ne figurent pas les élus, le président de l'APW par exemple. Le wali, par exemple, est présent sur le champ du développement local et il est censé être le premier responsables de la sécurité, ce qui en fait une tutelle peut-être pesante sur le plan de l'économie, avec le monopole sur les questions de sécurité, les élus n'ayant pas de prérogatives dans le champ de la sécurité, ou du moins celui de la tranquillité publique, cette dernière faisant partie intégrante de la sécurité publique. Promouvoir les attributions en matière de développement des élus locaux, les présidents d'APW par exemple et confier quelques prérogatives économiques à ces derniers en dehors des délibérations habituelles en leur accordant quelques pouvoirs de décision sur l'exécutif de wilaya ? Pour le moment, il n'y a pas d'études de réflexion dans ce sens, du moins pour ce qui concerne ce qui est rendu public. On peut toujours placer dans l'agenda du président de la République une rencontre nationale avec en même temps les walis et les présidents d'APW pour commencer d'abord par enraciner l'idée que seul l'intérêt général peut les amener à converger et à coopérer pour le même objectif sans une étroite vision de la situation de primauté entre la légalité administrative et la légitimité des élus. N. B.