La Société de gestion des participations (SGP) "CEGRO" compte relancer l'activité de l'usine de production de levures de Bouchegouf dans la wilaya de Guelma, à l'arrêt depuis 2002. A cet effet, "CEGRO", chargée des industries des céréales, a lancé un avis d'appel à manifestation d'intérêt national et international pour un partenariat concernant cette usine, relevant du groupe "Smide Constantine". Les manifestations d'intérêt internationales sont ouvertes à concurrence d'une participation maximale de 49% et de 66% pour les manifestations d'intérêt nationales. L'unité de Bouchegouf dispose d'une capacité de production de 5.600 tonnes/an de levure fraîche et de 1.600 tonnes/an de levure sèche. Il est utile de rappeler dans ce sens que la levurerie de Oued Smar, sise dans la banlieue est d'Alger, serait en voie de privatisation. Cette entreprise, en cessation d'activité depuis près d'une décennie, pourrait trouver preneur prochainement, à l'occasion de l'ouverture de son capital au privé. Si la levurerie de Oued Smar, qui est rattachée au groupe Eriad Alger, trouverait preneur après sa mise en privatisation, la part de la participation du privé national sera plafonnée à hauteur de 66% du capital, tandis que pour les investisseurs étrangers elle sera de 49%,. Constituée de deux unités d'une capacité totale de production de 31 000 tonnes par an, la levurerie de Oued Smar a observé un arrêt total de production au début des années 2000. la première unité de production a cessé ses activités en 1998 et la seconde lui a emboîté le pas quatre ans plus tard en 2002. Depuis, les locaux de la levurerie sont désaffectés et abandonnés. Le gouvernement tente, en mettant les unités de production à vendre, de réhabiliter la production de la levure. Son marché est, depuis la fermeture des deux unités de production de Oued Smar, livré à la spéculation au grand désarroi des professionnels du secteur, qui manifestent leurs inquiétudes quant à la spéculation qui règne sans partage au sein d'un marché qui avoisine les 90 millions de dollars. Ils plaident, en effet, pour que le marché qui est approvisionné par l'importation, soit soumis à une organisation plus stricte en matière, notamment de distribution, qui, selon eux, est monopolisé par un groupe restreint d'opérateurs qui dictent leur loi sur le marché. En l'absence d'une production nationale qui pourrait satisfaire les besoins du pays estimés à plus 21 000 tonnes par an, la quasi-totalité des marchandises qui circulent sur le marché est issue de l'importation. Le leader mondial de la levure "Lesaffre" est, selon les professionnels du secteur, incontestablement le fournisseur numéro 1 du marché, qui est représenté au niveau national par pas moins de quatre distributeurs qui se partagent ce produit, auquel les professionnels reprochent sa mauvaise distribution en engendrant, de fait, la spéculation. Outre la mauvaise distribution, le marché de la levure est confronté au problème de la contrefaçon. En effet, du fait du dysfonctionnement de la distribution de ce produit et son prix élevé, beaucoup de boulangers recourent aux produits moins chers du marché informel, mais à la qualité douteuse. Il faut dire, enfin, que le relancement de la production de la levure à travers la réhabilitation de la levurerie de Oued Smar ne sera que bénéfique pour un marché qui baigne dans la spéculation, qui a battu son plein quelque temps après la fermeture de la levurerie. Et la reprise de son capital par le privé sera favorable pour le marché de la levure, puisque le futur acquéreur doit s'engager à rentabiliser ou moderniser les unités de production, en vertu de la loi sur la privatisation.