Le contrôle interne du groupe Sonatrach a été renforcé et se poursuit dans "la rigueur et la stabilité", a déclaré, jeudi, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. " Nous sommes en train de renforcer les mesures de contrôle interne au niveau de Sonatrach dans la rigueur et la stabilité ", a déclaré M. Yousfi à des journalistes en marge de la cérémonie de clôture de la session du printemps de l'Assemblée populaire nationale (APN). Début 2010, la Sonatrach a été ébranlée par un scandale de corruption présumée. Son management fait l'objet de poursuites judiciaires pour des malversations présumées dans la passation de marchés avec des sociétés privées nationales et étrangères. Le PDG de l'époque Mohamed Meziane a été placé sous contrôle judiciaire dans le cadre de cette affaire. Le ministre a par ailleurs indiqué que le groupe public maintiendra sa stratégie énergétique. "La stratégie du secteur de l'énergie a toujours été la même. Elle est axée autour du renforcement du potentiel énergétique du pays, de l'association de toutes les sources de l'énergie pour approvisionner le pays et la gestion des ressources avec rationalité", a-t-il souligné à cet effet, ajoutant que le renforcement du secteur nucléaire, notamment, en matière d'électricité fait partie aussi des axes prioritaires de la politique énergétique du pays. Notons, dans ce sens, que l'assemblée générale de Sonatrach, réunie en session extraordinaire le 27 juin dernier, a décidé de doubler le capital de la compagnie. L'AGE du groupe a décidé de porter le capital de 500 milliards de dinars à 1000 milliards de dinars ce qui équivaudrait à un capital de 10 milliards d'euros. M. Yousfi a aussi souligné la volonté de son département d'impliquer davantage l'appareil productif national dans l'industrie énergétique du pays. "Nous allons insister (...) sur la nécessité de fabriquer en Algérie un certain nombre de composants et d'équipements dont on a besoin dans l'industrie pétrolière et gazière en Algérie", a déclaré le ministre à ce propos. Il est utile de rappler, dans ce sens, que Sonatrach a adopté une nouvelle directive de passation des marchés qui évoque la question de la préférence nationale. Il est ainsi précisé qu'une marge de préférence est accordée aux produits, biens et services d'origine algérienne, suivant le taux et les modalités fixés par la réglementation en vigueur. Le dossier d'appel d'offres doit indiquer clairement le taux de la marge de préférence et la méthode d'évaluation et de comparaison des offres qui sera suivie pour appliquer ladite préférence. A une question liée à une décision prise par Sonatrach de retirer ses investissements de la Mauritanie, le ministre s'est limité à affirmer que la société "agit selon ses intérêts et ceux du pays". "Nous sommes actuellement en train d'étudier toutes les possibilités (liées aux activités à l'international du groupe) en fonction des intérêts de l'entreprise et du pays", ajouté le ministre. Interrogé sur le méga-projet d'énergie solaire (DESERTEC), initié par un nombre de sociétés européennes, M. Yousfi a révélé que l'Algérie comptait réaliser un projet plus important. "L'Algérie va faire plus et compte réaliser une nouvelle ville dont l'électricité est entièrement solaire", a-t-il déclaré sans vouloir fournir plus de détails sur le projet. Interpellé, par ailleurs, au sujet de la tarification de l'électricité, M.Yousfi a indiqué que toute décision relative à ce dossier revient au gouvernement, même, s'il a reconnu la nécessité de "mettre le paquet si on veut améliorer la qualité de service fourni par Sonelgaz". "Pour améliorer le service, il est nécessaire, selon le ministre, que Sonelgaz soit solide et capable de faire face à la nécessité de renforcer ses potentialités humaines et financières d'approvisionnement de l'énergie électrique et gazière dans le pays". Il a, néanmoins, tenu à rassurer que le gouvernement, qui a étudié toutes les possibilités, optera pour la solution "la plus rationnelle pour le citoyen et pour l'entreprise". "L'objectif est d'assurer au citoyen une source fiable d'électricité avec une qualité de service conforme aux normes internationales. Mais il n'est pas question d'affaiblir les capacités de Sonelgaz", a-t-il conclu.