Une personnalité américaine avait dit un jour en parlant des pays arabes, que ceux-là ne sont " solidaires qu'émotionnellement et jamais financièrement ". Avait-il raison quand on sait que des milliards de dollars sont déposés dans les banques américaines et quand on sait également que bien des hommes des régimes au pouvoir se sont constituées des fortunes dans le cadre de leurs fonctions politiques. Les pays arabes ont bien conscience de l'intérêt qu' il y a à aller vers leur intégration économique, d'autant que la tendance mondiale est à l'émergence à terme d'un monde multipolaire, c'est-à-dire que les régions deviendront des pôles politiques de puissance, que ce soit sur le plan politique que sur celui de l'économie. Le Mercosur, pour l'Asie, l'Alena pour l'Amérique latine en sont les exemples phares d'ensembles régionaux qui vont vers l'intégration économique. Les pays arabes ont bien exprimé leur intention de mettre en place une zone de libre-échange ( qu'on attend toujours) mais n'ont pas pour le moment décidé d'accroître les échanges dans cet espace, alors que le risque existe que la zone de libre-échange avec l'Union européenne soit mise en place avant la leur, ce qui réduirait de l'importance de la zone arabe qui pourrait amorcer le processus de solidarité et de coopération sur le plan de l'économie. Cette solidarité va subir le test de sa crédibilité dans la question des restrictions d'aide économique annoncées par l'Union européenne et les Etats-Unis et ceci par deux fois. La première fois, c'était lorsque le gouvernement palestinien avait à sa tête un dirigeant du Hamas, suite aux élections législatives, puis la deuxième fois, quand le Hamas prit le pouvoir à Ghaza. On a vu que l'Union européenne dans l'affaire liée aux caricatures avait averti qu'elle serait solidaire du Danemark dans le cas d'un boycott musulman de son économie. Il est bien compréhensible que des questions se posent de savoir pourquoi des centaines de milliards de dollars arabes sont investis aux Etats-Unis et d'autres pays occidentaux au lieu qu'ils soient investis dans les pays arabes et qu'ils contribuent à la fois à les aider à relancer et consolider leur développement et à lutter efficacement contre les causes socio_ économiques des insécurités.