L'opérateur mobile Djezzy, pourrait se retrouver dans une nouvelle crise due à une rupture de stocks en équipements de téléphonie mobile. Cette éventualité n'est pas à écarter, puisque la filiale algérienne d'Orascom Telecom ne s'est pas approvisionnée en équipements de téléphonie mobile depuis le mois d'avril dernier, rapporte l'agence de presse Reuters, citée par TSA. La raison de cette situation puise ses racines dans le litige qui oppose l'opérateur à l'Etat algérien. "L'opérateur reste en effet frappé d'une interdiction de commerce extérieur ou de domiciliation bancaire en devises suite à une décision de la Banque d'Algérie", ajoute la même source, qui précise Djezzy ne sera plus en mesure de s'approvisionner en cartes SIM. Ainsi, une crise plane sur l'opérateur qui marche actuellement, selon le niveau de ses stocks en équipements. A quelques jours du Ramadhan, une période traditionnellement propice aux ventes de mobiles, "Djezzy est pour le moment en mesure de répondre à la demande en matière de cartes SIM, grâce à son niveau de stocks", précise-t-on encore. Le niveau de ces stocks en équipements n'est pas précisé, mais une chose est sûre, les stocks s'épuiseront et l'opérateur sera confronté à un épisode délicat qui n'est autre que le prolongement de son conflit avec les autorités algériennes concernant la vente de Djezzy. Le règlement de ce conflit, actuellement en suspens, sera rouvert prochainement. Le gouvernement algérien attend "une évaluation de la situation de l'entreprise avant de s'engager dans des négociations avec Orascom Telecom Holding (OTH), société mère de l'opérateur, en vue d'un transfert de propriété à la partie algérienne". L'opérateur risque de devoir patienter encore et cette situation n'est pas dans son intérêt, d'autant qu'il encourt une rupture de stocks, de quoi dégringoler de la tête du classement des opérateurs téléphoniques mobile en Algérie. Djezzy occupe actuellement la position de leader dans le marché de la téléphonie mobile, la crise qui le guette pourrait lui coûter sa place. Alors que ses concurrents immédiats rivalisent en termes d'offres promotionnelles, le leader n'en a pas proposé de nouveaux à ses abonnés. Un désintéressement de ces derniers le renverrai à une chute de sa valeur marchande, lorsque l'on sait que la seule richesse de l'opérateur réside dans ses abonnés. Ainsi, la maison mère de l'opérateur devra régler au plus vite son litige avec le gouvernement algérien, au risque de voir la valeur marchande de sa filiale chuter. D'ailleurs, c'est le prix du rachat de la filiale, qui a mis le dossier en suspens. Le patron du groupe OTH, Naguib Sawiris, voulant en tirer le meilleur profit, la valorise à 7 milliards de dollars. D'autres estimations, américaines notamment, varient entre 5 et 6 milliards de dollars. Par contre, un haut responsable au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication situe la valeur de Djezzy entre 3 et 5 milliards de dollars maximum. Une autre évaluation fait part d'une estimation de deux milliards de dollars. La vente de Djezzy à l'opérateur sud-africain MTN a été, pour rappel, rattrapée par le droit de préemption de l'Etat algérien qui précise, en effet, que "toute transaction qui ne respecte pas les dispositions légales ne sera pas avalisée par les pouvoirs publics et sera déclarée nulle et sans effet". Il convient de souligner que le gouvernement entend que la valorisation de "Djezzy" soit faite par des experts algériens. Ce sera, donc, difficile d'imaginer la vente de Djezzy pour une valeur supérieure à celle établie par les responsables algériens.