A peine un festival se clôture t-il dans une de nos contrées qu'un autre s'ouvre quelque part dans une de nos villes. Des festivals y en a des tas, mais ils demeurent confinés dans leurs localités qui ont la particularité de se ranimer le temps d'un rendez-vous et c'est tout. Mosta, ville de l'ouest connue pour la longévité de son festival de théâtre amateur, (plus de 40 ans d'âge), abrite depuis ce lundi la dixième édition du festival du rap et hip hop. Un style musical apparu dans les ghettos noirs américains autour des années 70 et qui s'est démocratisé de manière absolument époustouflante au point de gagner toute la planète. On parle alors de musique urbaine, une musique spontanée qui mêle textes revendicatifs et un rythme festif. Ses adeptes sont majoritairement des jeunes, ses prestataires sont également des jeunes pas nécessairement pauvres mais plutôt révoltés. Pour revenir a Mosta, il faut noter que ce festival se passe à la maison de la culture "Ould Abderrahmane Kaki" et qu'il est initié par l'association de wilaya des jeunes pour la concrétisation du programme du président de la République. Un programme qui prévoit une large animation par et pour les jeunes. Durant prés d'une semaine 21 groupes de rap et de hip-hop qui se sont déplacés d'Oran, Alger, Bordj Bou Arreridj, Mostaganem, Béjaïa, Relizane, Djelfa et Tizi-Ouzou se relayeront sur la scène de la maison de la culture et 13 parmi ces 21 formations seront en lice pour les six trophées prévus à l'issue de la manif. Il s'agit de trois prix qui iront pour la meilleure interprétation, la meilleure musique et meilleur texte dans le concours de rap et trois autres récompenses de la meilleure chorégraphie, scénographie et meilleur texte dans la compétition de hip hop. Pour le président de l'association des jeunes qui porte également le chapeau du commissaire du festival, Medjahed Abdelaziz, cette manifestation placée sous le signe "défis de jeunes" vise à faire connaitre davantage ce genre musical universel qui a seulement dix ans d'existence, le promouvoir localement et offrir une occasion d'échanges entre les groupes participants. Le jury du festival est constitué de quatre membres en l'occurrence le professeur Kara Sidi Ahmed spécialisé en scénographie de la wilaya d'Aïn Defla (président), le Dr Abderrezak Brahim, professeur à l'Institut national de l'audiovisuel de Bordj El Kiffan et MM. Boukhaddmi Ali, professeur de musique de Benkeda Dahmane, membre de l'Office national du droit d'auteur. En marge de cet événement, il est prévu des conférences sur "la danse et le théâtre", "la danse dans le théâtre", "danse et mouvement" et "droits d'auteur", ainsi que la programmation de sorties et de visites aux différents sites archéologiques et touristiques dont le mausolée de "Sidi Lakhdar Benkhlouf" et la plage "le rocher" du chef-lieu de wilaya. Les estivants au pôle touristique "les sablettes" dans la commune de Mazaghran auront l'occasion d'apprécier l'art du rap et du hip-hop animé par huit groupes hors concours de différentes wilayas du pays. Mais de plus et selon Medjahed Abdelaziz le ministère de tutelle a attribué une somme de 500.000 de dinars à cette édition. Pour rappel, les troupes "Djamra hamra" de Relizane et "H.T.M" de Bordj Bou-Arréridj avaient remporté respectivement le premier et le deuxième prix de la neuvième édition de ce Festival national. Enfin, il faut savoir que "hip" signifie en argot américain l'intelligence dans le sens de la débrouillardise et "hop" étant l'onomatopée du saut, par conséquent "L'intelligence qui bouge".