L'entame des négociations entre le gouvernement algérien et le groupe Orascom Telecom Holding ( OTH ) au sujet du rachat de la filiale algérienne " Djezzy ", n'est pas pour demain. Selon les déclarations du P-DG du groupe, Khaled Bechara sur la chaîne satellitaire Al Arabiya, reprises par le quotidien en ligne " tout sur l'Algérie ", le calendrier actuel ne permet pas de fixer la date de l'entame des négociations avec le gouvernement algérien. Allusion faite à la période des vacances et au mois de Ramadhan, deux événements qui atténuent la vie politique et économique en Algérie et dans de nombreux pays musulmans. "Il est possible que la saison estivale et le mois du ramadhan retardent un peu le début de ces négociations, mais nous comptons commencer ces négociations rapidement ", a indiqué Khaled Bechara. Ainsi, les négociations ne peuvent intervenir avant la rentrée sociale, malgré la situation qui ne cesse d'empirer, dans laquelle s'est retrouvé l'opérateur de téléphonie mobile. Se joignant à la position de Naguib Sawaris, le patron d'OTH, sur les solutions envisagées pour faire sortir la filiale algérienne de l'impasse qui la guette depuis avril dernier, M. Bechara révèle qu'il y a deux solutions possibles pour le problème d'Orascom Telecom en Algérie : "soit l'État algérien rachète l'entreprise et son patrimoine ou bien il laisse l'entreprise travailler dans un environnement plus facile". Avant de préciser : "L'interdiction à l'entreprise de tout transfert pourrait affecter son réseau et ses installations". En fait, depuis avril dernier, la Banque d'Algérie aurait imposé un gel à la filiale algérienne OTA, concernant le transfert d'argent vers l'étranger. Une situation qui met le groupe OTH en difficulté devant ses fournisseurs. Et c'est dans l'optique de s'extraire de cette situation qu'OTH veut presser les autorités algériennes à arriver à un terrain d'entente, mais le calendrier ne le permet pas, selon le P-DG . Cependant, le groupe égyptien entend soit conclure le rachat de Djezzy par l'Etat algérien, soit la levée des sanctions pour exercer normalement en Algérie. Toujours en suspens, le dossier du rachat de Djezzy par l'Etat algérien n'a pas encore trouvé de dénouement. A rappeler que le différend entre le gouvernement algérien et OTH trouve son origine des discussions entamées entre le groupe égyptien et le sud-africain MTN au sujet d'une éventuelle acquisition d'actifs, mais elles ont été perturbées par le veto manifesté par le gouvernement algérien à la vente de la filiale algérienne du groupe égyptien " Djezzy ". Les deux groupes ont dû, ainsi, mettre fin aux discussions et l'opération de vente a échoué à cause du droit de préemption brandi par le gouvernement. "Le groupe sud-africain a été directement avisé par le gouvernement algérien qu'une telle transaction serait nulle et non avenue et qu'elle pourrait entraîner le retrait de la licence octroyée à Orascom Telecom ". Le gouvernement algérien et le groupe Orascom Telecom ont, alors, décidé d'ouvrir des négociations pour le rachat par l'Etat algérien de la filiale Orascom Telecom Algérie. Depuis, OTH et le gouvernement algérien divergent notamment sur la méthode de valorisation de Djezzy. Le gouvernement algérien veut une expertise indépendante pour déterminer la valeur de l'opérateur mobile. Mais Orascom Telecom souhaite prendre comme référence la transaction avortée avec le sud-africain MTN. Selon des sources bancaires, Djezzy a été valorisée à 7,8 milliards de dollars lors de ces négociations. Mais, l'Etat algérien n'a formulé aucune offre pour la reprise de la filiale. Les négociations entre les deux parties sont au point mort.