Le ministère de l'Agriculture a publié, mercredi 18 août, un tableau sur la tendance des prix des produits agricoles frais. Et ce sur la base des conclusions d'une enquête effectuée par ses services dans ces marchés, de la capitale "une baisse sensible et générale comparativement à la même période de l'année dernière". Dans ce contexte, le ministère de l'Agriculture remarque que pour "la pomme de terre, l'oignon sec, la tomate et la carotte, les prix moyens (…) affichés durant la première journée du mois de Ramadhan 2010 sont respectivement de 45 DA/Kg, 26,5 DA /Kg, 31,5 DA /Kg et 44,5 DA /Kg, or, l'année dernière les prix de ces mêmes produits étaient de 49 DA /Kg, 34 DA /Kg, 59 DA /Kg et 111,5 DA /Kg". La mercuriale est la même pour le poivron, la courgette, le navet et la salade, dont les prix moyens affichés au niveau des 13 marchés de la capitale sont respectivement de 50,5 DA /Kg, 50 DA /Kg, 44 DA /Kg et 52,5 DA /Kg, contre 69 DA /Kg, 53 DA /Kg, 91,5 DA /Kg et 75 DA /Kg relevés l'année dernière à la même période, selon la même source. " La baisse des prix des haricots verts (67,5 DA /Kg contre 70 DA /Kg l'année dernière), les œufs de consommation (5,5 DA contre 8,5 DA) et le citron (81,5 DA /Kg contre 179 DA /Kg) a été également constatée", poursuit le ministère. S'agissant de la viande bovine, le ministère relève une baisse de 10 %, à 751,50 DA /Kg contre 835 DA /Kg enregistré l'année dernière à la même période. En revanche, le poulet de chair enregistre une hausse de 16%. Le prix moyen affiché cette année est de 340 DA /Kg, tandis que l'année dernière le prix était de 292 DA /Kg. Cette hausse s'explique, selon le ministère, par "le manque de la production due notamment aux difficultés que les aviculteurs rencontrent dans les mises en place d'été, c'est-à-dire l'élevage durant l'été. Des difficultés relatives aux fortes températures enregistrées durant la saison estivale conjuguée au manque de moyens dont disposent les aviculteurs". Le ministère admets ainsi officiellement l'existence d'une tension sur les marchés du poulet de chair. Déjà au début du mois sacré du Ramadhan, les prix des viandes blanches ont connu une flambée sans précédent au niveau des marchés de Tipaza, le prix d'un kg de poulet a atteint les 330 dinars. Les marchés de Tipaza ont vu une augmentation folle des prix des viandes blanches, où le prix du poulet varie entre 230 dinars et 330 dinars dans tous les marchés, les vendeurs ne peuvent fournir que des quantités limitées contrairement aux jours précédents du fait d'un approvisionnement restreint . Selon les commerçants de détail, l'augmentation des prix due à la rareté de ce produit, mais aussi à de la baisse du nombre d'éleveurs de volaille, car la plupart ont fait faillite, d'autant plus que le maintien de ce genre d'activités nécessite des investissements importants. Pour rappel, le secrétaire général de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Salah Souilah, avait annoncé, le 31 juillet, que les prix des produits de large consommation, notamment les fruits et légumes n'augmenteraient pas durant le Ramadhan. "Les prix des fruits et légumes ne connaîtront pas de hausse durant le Ramadhan car le mois sacré coïncide avec la saison de récolte de plusieurs fruits et légumes qui permettront de couvrir la demande sur les marchés", avait expliqué M. Souilah au cours d'une conférence de presse. Le patron des commerçants a ajouté que le prix du poulet devrait s'établir autour de 200 dinars le kilogramme durant le Ramadhan contre 300 dinars actuellement, grâce au stock constitué par des entreprises de la Société de gestion des participations de la production animale (SGP Proda). La société Sotracov avait fixé le prix du poulet congelé à plus de 240 dinars le kilo. M. Souilah a imputé la rareté des viandes blanches aux difficultés que rencontrent les éleveurs de volaille, notamment en été. Il avait rappelé les mesures prises par l'Etat pour importer près de 5 000 tonnes de viandes rouges congelées qui permettront, a-t-il dit, une stabilisation des prix autour de 450 DA/Kg. Concernant les autres produits de consommation, notamment le sucre et l'huile, le SG de l'UGCAA avait indiqué que leurs prix connaîtront une baisse durant le mois de Ramadhan. M. Souilah avait souligné que son organisme menait des campagnes de sensibilisation au niveau des marchés de gros et de détail pour lutter contre la spéculation. Il avait, par ailleurs, salué les mesures prises par l'Etat dans le cadre de la réglementation des pratiques commerciales et de la concurrence. Ces mesures, a-t-il dit, contribueront à la lutte contre la spéculation et à la répression des commerçants qui augmentent les prix de manière déraisonnable. Notons que le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada, a récemment appelé les opérateurs économiques privés activant dans l'agroalimentaire de base à assumer leur mission de service public, parallèlement à l'activité commerciale lucrative qu'ils exercent. Les producteurs et importateurs exerçant dans cette filière doivent adopter la vocation citoyenne et de service public notamment lors des situations d'emballement des prix et de perturbation du marché. Enfin, pour arriver à trouver l'équilibre des prix, le ministre a promis une coordination avec ces opérateurs à travers la création de cellules d'écoute et le développement d'un dispositif juridique et relationnel à même de leur épargner des efforts et des coûts inutiles.