Alors que tous les spécialistes de la zone Euromed s'accordent sur le besoin urgent de mettre en place une banque méditerranéenne, seule à même de relancer le projet français d'Union pour la Méditerranée (UpM), la Banque européenne d'Investissements (BEI avec siège à Luxembourg) semble se positionner de plus en plus sur ce sujet, faisant ainsi barrage aux velléités de création d 'une structure de financement ad-hoc, qui viendrait certainement rogner sur le périmètre de la BEI. A la manœuvre, l'on retrouve l'énarque vice-président de la BEI, Philippe de Fontaine Vive, qui préside la filiale de la BEI la plus active en mare-nostrum, la Femip (Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat), qui regroupe, selon le site web officiel de la banque "l'ensemble des instruments d'intervention de la BEI en faveur du développement économique et de l'intégration des pays partenaires méditerranéens". Instrument incontournable en Méditerranée, la Femip a réussi à se forger une certaine popularité auprès des institutionnels régionaux, ajoutée à un réseau d'amitiés solides tissé par De Fontaine-Vive. Avec un montant de 1,6 milliards d'euros de financement, 2009 a été une année record pour la Femip. cela marque aussi une contribution essentielle à la région méditerranéenne dans le contexte d'une économie de plus en plus fragile, selon rapport annuel de la Femip pour 2009. Un total de 20 projets ont bénéficié de l'appui de la BEI: sept dans le Maghreb, dix dans le Proche-Orient et trois opérations régionales, indique le même rapport. Il en ressort également que la Femip a considérablement accru ses efforts pour promouvoir la modernisation économique des pays de la région, avec un niveau d'activité sans précédent. La Femip a ainsi confirmé à ses partenaires méditerranéens qu'elle pourrait les aider dans leurs politiques d'investissement ambitieuses et à consolider sa position de premier investisseur dans la région méditerranéenne. Dans ce sens, M. Philippe de Fontaine Vive Curtaz, vice-président de la BEI a estimé que "la Femip a consacré près de 80% de son financement, en 2009, pour des projets afin d'atteindre les objectifs de l'UPM." Il a ajouté que la Femip a joué un rôle clé dans la coordination financière des trois initiatives prioritaires de l'UPM. La dépollution de la Méditerranée, les autoroutes maritimes et terrestres et le plan solaire méditerranéen. Notons que la Banque européenne d'investissement a augmenté le volume total de ses prêts pour le porter à 79 milliards d'euros, soit une hausse de 37% par rapport aux 58 milliards d'euros prêtés en 2008. L'institution financière a, dans ce sens, renforcé son soutien aux PME (13 milliards d'euros), aux régions dites de convergences, dont les économies sont les plus faibles (29 milliards d'euros) et au secteur de l'énergie dans le contexte de la lutte contre les changements climatiques (17 milliards d'euros).