Vu que le marché des boissons en Algérie continue de marquer une croissance, sur tous les plans, il demeure tout de même parmi les secteurs touchés par la fraude et la contrefaçon, ce qui engendre les retombées nocives pour la santé des consommateurs. A cet égard, l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab) s'est engagé à défendre l'image du secteur en menant une rude guerre contre les aspects négatifs tel que l'absence d'étiquette, de date de péremption, des bouteilles exposées pendant des jours au soleil. Ainsi, ladite association tire la sonnette d'alarme sur la qualité plus que douteuse des boissons mises sur le marché par les producteurs de boissons contrefaites, et pour cela elle a lancé une campagne de sensibilisation depuis le début du Ramadhan qui est souvent marqué par un pic de consommation des boissons. Sous le slogan, imaginé par l'agence de communication algérienne 2 Hémisphères, "pour votre santé, exigez la qualité", le message s'étalera pendant trois semaines dans les quotidiens nationaux et sur les ondes des radios régionales. Faute de moyens, la télévision algérienne est exclue de ce plan média qui avoisine un coût de 40 000 euros. La quarantaine d'entreprises qui constituent l'Apab se substitue le rôle des pouvoirs publics et des associations de consommateurs. "C'est une campagne de santé publique, nous voulons appeler les consommateurs à surveiller ce qu'ils achètent", explique Meriem Bellil Medjoubi, secrétaire générale de l'Apab. Le marché de la boisson en Algérie est estimé à 45 milliards de dinars avec plus de 1 600 producteurs enregistrés au Registre du commerce, alors que seulement 550 d'entre eux exercent régulièrement dont l'Apab, qui compte 40 adhérents couvrant plus de 85% de parts du marché de la filière boissons. L'Apab veut réagir à l'envolée des importations de boissons, parfois d'origine inconnue, depuis l'adhésion du pays à la Zone arabe de libre-échange en 2009. Des produits étiquetés en polonais ou en bulgare ont aussi fait leur apparition sur les étals algériens. Mais les boissons contrefaites fabriquées dans des conditions d'hygiène douteuses constitue le fléau majeur. L'informel représente 10 % à 15 % du marché des boissons non alcoolisées, évalué à 426 millions d'euros, en hausse de 10 % par an. En effet, dans la perspective d'imposer une nouvelle culture dans la commercialisation des boissons, un label qualité pour les boissons sera créé avant fin 2010 pour définir les normes de fabrication, de conditionnement et de distribution de ces produits, et qui sera élaboré par l'Institut algérien de normalisation et l'agence allemande de coopération technique (GTZ). Le projet, qui sera soumis aux autorités compétentes à la fin du mois d'octobre prochain, constitue, selon Ali Hamani, président d'Apab "un paramètre référentiel de traçabilité permettant de définir les normes de fabrication, de conditionnement et de distribution du produit" explique-t-il lors d'une conférence de presse tenue à l'occasion du lancement de la compagne. À partir de janvier 2011, une nouvelle campagne grand public sera lancée avec l'appui des pouvoirs publics, à travers les messages de sensibilisation pour les agents de contrôle.