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La filière boissons en quête d'organisation
Face à l'informel et la concurrence déloyale
Publié dans La Tribune le 11 - 07 - 2010


Photo : S. Zoheïr
Par Smaïl Boughazi
«C'est l'embarras du choix.» Cette sentence revient sur toutes les lèvres lorsqu'on évoque les boissons en Algérie. Ce secteur a connu en un laps de temps très court une évolution vertigineuse. D'aucuns ne peuvent nier que les boissons de tous les genres, tous les goûts et de toutes les couleurs sont aujourd'hui en abondance en Algérie. Un petit tour dans les rues des villes du pays - et toutes les villes - nous permet de confirmer cette réalité qui saute aux yeux. Les packs de bouteilles de jus et boissons s'amoncellent devant les magasins, alors que bouteilles et boîtes occupent des rangées entières sur les étals.
Si dans d'autres secteurs, notre pays est toujours dépendant des importations, la filière boissons a tout l'honneur d'avoir assuré l'autosuffisance en ce produit tant adoré par nos concitoyens et surconsommé notamment lors des fêtes, mariages et autres célébrations. Les boissons, tous genres confondus, sont produites en Algérie par des entreprises locales et familiales qui activent pour bon nombre d'entre elles depuis des décades. Le pays n'importe qu'une infime partie de ses besoins et qui concernent particulièrement les boissons énergisantes, un produit, il faut le dire, encore méconnu par les larges couches de la société et déconseillé par les praticiens de la santé. On évalue les importations en boissons à environ 1%. Donc, au vu des développements qu'a connus notre pays, ces dix dernières années, la filière boissons n'est pas en reste. Elle a connu, elle aussi, des changements, des bouleversements, des tentatives d'organisation, des cas de fraude, de souffrances, etc.
Malheureusement, à l'instar de tous les secteurs, cette filière fait face au phénomène de la contrefaçon. Gangrené par l'informel, les producteurs véreux et les tricheurs de tous bords, ce segment d'activité industrielle a connu son lot de difficultés et d'obstacles.
Les professionnels du secteur ne lésinent sur rien pour dénoncer haut et fort ces intrusions qui portent préjudice à un travail affiné
et répondant aux normes mondialement admises.
Le consommateur est, de son côté, souvent exposé aux risques d'intoxication. Additifs, colorants et autres produits chimiques dangereux sont utilisés à outrance loin de tout contrôle. Et c'est là où réside toute la problématique du secteur dont les professionnels n'ont d'autre choix que de sensibiliser et d'alerter le consommateur à tout moment pour éviter des dommages sans pareils qui, parfois, anéantissent des familles entières.
Concurrence déloyale, informel et qualité douteuse
Le secteur des boissons tente, en effet, de s'organiser avec les moyens du bord. Certains producteurs, soucieux de protéger la qualité des produits, mais également les intérêts de cette filière, se sont organisés en association. Actuellement, ils activent sur le terrain pour faire évoluer les choses et mettre de l'ordre dans cette filière qui échappe à tout contrôle en raison du nombre faramineux de producteurs qui existent sur le terrain et de la complexité de la tâche de contrôle.
En fait, le nombre d'entreprises enregistrées activant en Algérie dans le secteur des boissons, eaux minérales et activités annexes, a atteint en 2009, selon les dernières statistiques, 1 674 dont 68 sont des producteurs de boissons alcoolisées. Pour les professionnels du secteur, seuls quelque 450 opérateurs sont présents sur le marché. Le secteur emploie, selon certains chiffres, plus de 15 000 personnes.
Pour le phénomène de l'informel, le président de l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB), Ali Hamani, tente de relativiser en affirmant récemment que le marché de production de boissons est dominé à hauteur de 10% par l'activité informelle.
Le responsable de l'association ira même jusqu'à affirmer que certains producteurs préparent des boissons dans des baignoires, sans aucun respect des règles d'hygiène.
Cependant, malgré cette présence importante d'opérateurs dans ce secteur, les statistiques disponibles ne reflètent pas cette forte croissance puisque la consommation nationale moyenne est passée de 35 litres par habitant et par an en 2005 à 49 litres en 2007, contre 70 litres pour un Tunisien et 200 pour un Européen. Il faut dire que, de l'avis de nos concitoyens, la consommation des boissons se limite à quelques marques connues. Certaines marques qui ont pu se faire un nom dominent réellement le marché. Selon certaines sources, une dizaine de marques représentent environ 70% du marché des boissons.
Le consommateur, conscient des dangers de certaines boissons, évite aussi de s'aventurer à consommer de nouvelles marques ou des boissons douteuses.
«Il m'arrive de tomber sur des marques de boissons que je ne connais pas du tout et je ne m'aventure jamais dans ces situations.
Je consomme régulièrement une seule marque», nous confie un consommateur. D'autres ne cachent pas que «certaines boissons sont du poison qu'on achète avec notre argent». En effet, il suffit de faire un tour dans un marché pour s'apercevoir du nombre incroyable de boissons exposées, allant de la simple eau fruitée au nectar. Si le consommateur «ne sait plus à quel marque se vouer», des commerçants aussi affirment avoir à subir cette anarchie. «J'ai à maintes reprises refusé à certains fournisseurs des marques de boissons nouvelles en raison des habitudes de mes clients, mais aussi de la qualité douteuse de ces produits», assure un commerçant. Les professionnels du secteur reconnaissent en fait que le contrôle doit suivre cette croissance du secteur. Les représentants des producteurs des boissons ne cachent guère que de nombreux faux producteurs ont été débusqués par les agents du ministère du Commerce.
M. Hamani estime même qu'il faut saluer les efforts du «ministère du Commerce qui a fait un travail dans ce sens».
Selon lui, «beaucoup d'unités ont été fermées durant l'année 2009 pour non-respect des règles de production et manque d'hygiène». Le président de l'APAB assure, en outre, que l'association a dénoncé ces pratiques à maintes reprises.
Si, du côté des pouvoirs publics, la mission de contrôle est accomplie, les producteurs, eux aussi, ont initié des actions en vue de protéger leurs intérêts, mais également «protéger le consommateur» et maintenir l'activité au même rythme.
Sensibilisation et réglementation : l'APAB sur plusieurs fronts
Un manuel de traçabilité a été édité par l'APAB, en collaboration avec le programme PME II, il y a quelques mois. Ce manuel, une première dans le secteur agroalimentaire en Algérie, prend en considération plusieurs aspects de cette activité, notamment l'évolution règlementaire récente, avec la mise en place de la nouvelle loi 09-03 du 24 février 2009 relative à la protection du consommateur et à la répression des fraudes, l'évolution règlementaire européenne en la matière et le développement des nouveaux outils d'identification. Ce document, riche en informations, est destiné à l'ensemble des acteurs de la filière boissons ; il définit les concepts et les intérêts de la traçabilité en précisant ses enjeux. Il permet également de connaître les obligations des professionnels conformément à la législation algérienne ou européenne, les différentes démarches à emprunter pour mettre en place un système de traçabilité. Des moyens techniques et une méthodologie sont proposés pour apporter aux producteurs de boissons des solutions pratiques. Le président de l'APAB a noté, à ce sujet, qu'il est intolérable que les boissons soient exposées au soleil dans n'importe quel endroit commercial. «Il est temps de déterminer la responsabilité des uns et des autres pour mettre fin à cette situation qui met en péril la santé des consommateurs», a-t-il tonné. Par ailleurs, l'association se penche actuellement sur cette problématique qui n'est pas
clairement réglementée.
Un autre front de lutte, important aux yeux des producteurs de boissons pour la réglementation de cette activité, a été ouvert.
Il s'agit de la labellisation des boissons produites localement. Ce projet mené en collaboration avec l'Institut algérien de normalisation (IANOR) intervient dans le cadre de la démarche «qualité» initiée par l'APAB. Il est défini notamment par le processus HACCP et la norme ISO 22 000 qui assurent la maîtrise préventive sur l'ensemble de la chaîne de fabrication, le conditionnement et la distribution des produits alimentaires.
Et, enfin, en cette période de chaleur, une campagne de sensibilisation des consommateurs a été annoncée par l'APAB en vue de sensibiliser le maximum de consommateurs et d'attirer leur attention sur la qualité de certaines boissons. Louis Pasteur avait raison en affirmant que «nous buvons 90% de nos maladies».


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