La prestation télévisuelle du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, était très attendue par les observateurs, surtout après les attentats du 11 avril, en sa qualité d'ex-chef du gouvernement. On attendait de voir des indices d'une nouvelle stratégie dans la lutte contre le terrorisme ou de nouvelles mesures. Comme il fallait s'y attendre, il a naturellement condamné les attentats et réaffirmé ce qu'il pense des groupes terroristes. "Le terrorisme restera le terrorisme", dira-t-il tout simplement pour signifier que sa nuisance est toujours dramatique à chaque fois qu'il en a les moyens. Ouyahia s'est élevé fermement contre la thèse du recours aux actions terroristes par la misère sociale ou la pauvreté. "Je refuse catégoriquement toute justification du terrorisme par la misère sociale", a-t-il indiqué et pour cause ! "Des pays qui ne connaissent pas la pauvreté comme l'Arabie saoudite et d'autres pays européens, connaissent ou ont connu des activités terroristes". Cette position ne veut pas signifier que le SG du RND évacue la problématique des difficultés socioéconomiques du pays. "Mais elles sont en train d'être prises en charge par le programme de développement en exécution". Il donnera, chemin faisant, du crédit à l'explication selon laquelle les attentats ont été commandités de l'étranger par la nébuleuse d'Al-Qaïda. Interpellé sur la réputation d'éradicateur qu'il s'est forgé en insistant sur la vigueur de la lutte antiterroriste quand il était aux affaires, il assumera volontiers cette qualification "s'il s'agit d'éradiquer le terrorisme". Il ajoutera que l'éradication peut prendre aussi une dimension politique que constitue la politique de la réconciliation. "A chaque fois qu'un terroriste descend du maquis, c'est un danger en moins pour la collectivité nationale". Et les attentats du 11 avril ne devraient pas, selon lui, atténuer la volonté de mettre un terme au terrorisme par tous les moyens légaux. Ahmed Ouyahia se montrera, par ailleurs, favorable à la révision de la loi électorale de sorte à éliminer les facteurs qui engendrent l'anarchie des listes libres et les partis qui n'apparaissent que lors des rendez-vous électoraux. "Le mode du scrutin qui se base sur la proportionnelle a engendré des assemblées communales paralysées", a-t-il argué notamment. L'invité du forum de l'ENTV a réitéré, au cours de sa prestation, le soutien de son parti au président Bouteflika, position partagée, a-t-il rappelé, avec ses pairs de l'alliance présidentielle, tout en annonçant que le RND fera des propositions qui sont les siennes lors de la campagne électorale pour les législatives du 17 mai. Des propositions qui vont dans le sens de trouver les moyens susceptibles d'imprimer un rythme plus important à l'application des réformes et du programme et que le RND en soumettra aux électeurs 60 dans le domaine de l'investissement et 9 autres pour combattre la corruption. Au sujet des critères de sélection des candidats, le n°1 du RND dira que ceux-ci ont pris en considération le passé du candidat durant la guerre de Libération nationale, le fait qu'il ne soit pas impliqué dans une activité portant atteinte à la sécurité de l'Etat, ni condamné par la justice, et qu'il soit militant et ayant une expérience avérée