L'inflation inquiète. Son taux n'est pas descendu de la barre des 5% depuis l'année 2008. Cette propension est confirmée en juillet dernier en s'établissant à 5,1% en glissement annuel, révèlent les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) rendus publics hier et repris par le quotidien électronique "Tout-sur-l'Algérie". Ce taux est en légère baisse, comparé à celui enregistré en juin, qui est ressorti à 5,4%. Mais ce qu'il faut dire c'est que cette situation affaiblit considérablement le pouvoir d'achat des Algériens, déjà touché par les hausses récurrentes des produits de large consommation, alors que les niveaux de rémunérations demeurent toujours faibles. Selon ces mêmes chiffres, l'indice des produits alimentaires a accusé une baisse de 2,9% en juillet comparé de juin qui s'est caractérisé par une variation de +0,3%. Selon les explications fournies par les experts de l'ONS, ce résultat découle principalement de la diminution des prix des produits agricoles frais (-6,5%), notamment les fruits (-30,7%) et les légumes (-15,5%). Toutefois, les prix de la volaille ont connu une hausse de l'ordre de 15,8%, tandis que les prix de la viande rouge ont augmenté de 1,4%. En revanche, les poissons frais ont reculé de 9% sur la même période. La variation de l'ensemble de ces produits sur les sept premiers mois de l'année par rapport à la même période de 2009 est de 5,54%. S'agissant des produits alimentaires industriels, l'ONS a recensé une légère hausse, dont le taux est estimé à 0,2%. Par rapport à juillet 2009, le niveau moyen des prix des biens alimentaires connaît une hausse de 3,7% avec, sur le tableau, une augmentation de 2,1% pour les produits agricoles frais et 5% pour les produits alimentaires industriels. L'inflation, faut-il le souligner, constitue une réelle menace pour l'économie nationale, d'autant que les chiffres communiqués traditionnellement par le gouvernement ont toujours été contestés. "En 2008, le taux d'inflation était de 4,5%, de 5,7% en 2009 et 5,4% pour les 6 premiers mois de 2010. Or, selon une étude sur l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient du centre de recherche américain, Casey Research, en date du 6 mars 2008, le taux d'inflation en Algérie serait de 12 % pour l'année 2008 contre une moyenne de 7/8% au niveau de la région Mena, remettant d'ailleurs en cause les déclarations des experts en mission à Alger du FMI à la mi novembre 2009 qui affirmaient que le taux d'inflation aller baisser, la tendance en 2010/2011 ne devant pas fondamentalement changer", explique l'expert international, Abderrahmane Mebtoul. Ce phénomène est donc préoccupant d'autant que l'inflation importée est supérieure aux taux officiels affichés par les statistiques de l'ONS. Une grande partie des produits alimentaires importés est en effet subventionnée. "Depuis quelques années, les spécialistes tirent la sonnette d'alarme sur les dangers de l'absence d'une production interne qui laisse l'Algérie dépendante des importations qui favorisent l'inflation", commente la même source.