Des dizaines de Palestiniens ont manifesté, samedi, dans la bande de Ghaza, pour protester contre la décision de l'Autorité palestinienne de reprendre les négociations avec Israël. La manifestation était organisée par le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP). L'Autorité palestinienne avait accepté le 20 août de reprendre les négociations directes avec Israël, le 2 septembre à Washington. Les manifestants ont marché sur la principale rue de la ville de Ghaza, en brandissant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans dénonçant la reprise des négociations avec Israël avant le gel de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. "Nous rejetons clairement les négociations directes", a dit Saleh Zidan, un responsable du FDLP dans la bande de Ghaza. Il a appelé l'Autorité palestinienne à ne pas engager les négociations avec Israël, qui utiliserait les discussions pour couvrir la poursuite de la colonisation et les agressions contre le peuple palestinien.Palestiniens et Israéliens ont entamé en mai dernier des négociations indirectes après une interruption de plus de 15 mois. La majorité des mouvements palestiniens sont contre la reprise des négociations avec Israël, y compris le Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas. Pour sa part le premier ministre israélien multiplie les provocations et ne fait qu'ajouter de la tension à la situation délicate qui prévaut déjà. En effet, Benjamin Netanyahou a rappelé hier les trois principes de tout accord de paix avec les Palestiniens avant l'ouverture de négociations directes à Washington. "Avant tout, il faut une reconnaissance d'Israël comme Etat du peuple juif et que l'accord stipule la fin du conflit ", a déclaré Benjamin Netanyahou. Il a estimé qu'une telle reconnaissance permettrait d'exclure des "demandes supplémentaires", en allusion à la revendication palestinienne d'un "droit de retour" en Israël des réfugiés de 1948. Les Palestiniens ont toujours exigé qu'Israël reconnaisse un droit au retour des réfugiés dans ses frontières, conformément à la résolution 194 de l'Assemblée générale de l'ONU tout en acceptant d'en discuter des modalités. Israël refuse catégoriquement l'application de ce "droit au retour".Les trois principaux protagonistes de la reprise des négociations directes entre dirigeants israéliens et palestiniens, prévue jeudi à Washington, entrent dans une course contre-la-montre. Le président américain Barack Obama, hôte du sommet organisé sous l'égide du Quartet, passera un test crucial pour sa majorité démocrate le 2 novembre, lors d'élections de mi-mandat annoncées comme incertaines. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, se trouve dans une situation embarrassante, son mandat ayant expiré de manière formelle en janvier. Enfin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dont la coalition a montré des signes de fragilité ces dernières semaines, devra s'employer au cours des prochains mois à resserrer les rangs, tout en donnant le change lors des négociations avec ses interlocuteurs palestiniens. Mais dès le 26 septembre, les négociations initiées à Washington passeront un test crucial. À cette date doit en effet expirer un moratoire de dix mois sur les constructions de colonies juives en Cisjordanie, voté en novembre par le gouvernement de Netanyahu.Car, selon toute vraisemblance, Israël ne prolongera pas cette disposition et les négociateurs palestiniens ont prévenu qu'ils mettraient un terme aux pourparlers directs si jamais l'Etat juif poursuivait ses activités de colonisation.