Il faut avoir beaucoup de souffle et énormément de patience pour suivre ne serait-qu'un épisode d'un quart d'heure du téléfilm " dhakiret el jasad "littéralement "La mémoire du corps", actuellement diffusé simultanément sur nos chaînee cloné et aussi sur Abu Dhabi TV. Pas de quoi s'étonner de la diffusion sur cette chaîne de ce téléfilm, car c'est ce canal qui l'a produit. Adapté de l'œuvre éponyme d'Ahlam Mostaghanemi, "La mémoire du corps" vous tue d'ennuie avec un décor plat, des images immuables, des rebondissements rarissimes. Ce qui sans doute accroche, ce sont les dialogues passionnés entre le personnage centrale, la tête d'affiche syrien, Djamel Souleïman, alias le peintre Khaled Ben Toubal. et la révélation de cette année, la très belle Nawel Bouchouchi, Star Académie arabe 5 qui tient là son premier rôle avec sucées. Un peu de zèle dans sa façon arrogante de faire savoir sa séduction, mais son jeu est convaincant. Djamel Souleïman est un ami de sa famille et l'a connue toute petite avant la mort de son père en pleine révolution. Pendant cette révolution, ce personnage centrale perd sa main. Ça rappelle étrangement M'hamed Issiakhem, puisque cet acteur principal qui rencontre Bouchouchi dans un vernissage est artiste peintre. Des années après la guerre, alors que cette petite fille grandit et devient belle, il la rencontre et en tombe amoureux. L'essentiel du film se concentre autour des dialogues de cette jeune fille qui écrit et de ce peintre qui l'aime d'un amour passionné. L'on retrouve de façon criarde le style Mosthagnmi très porté sur les dialogues entre couple, les appels téléphoniques et les questionnements autour des amours qui naissent et de la manière de les ressentir au plus profond de son âme. Style aussi qu'on retrouve dans son récent ouvrage édité chez Sédia et qui s'intitule, " Le Chaos des sens ". toujours cette hésitations à aller vers l'amour charnel, la poésie étant un rempart contre toutes les tentations. C'est la première fois qu'un ouvrage d'Ahlem Mostghanemi est adapté à l'écran, ce qu'il lui a fait grand plaisir car lors de son déplacement, l'an dernier à Alger, à l'occasion du salon international du livre, elle a évoqué ce film avec fierté en instant sur la beauté de l'actrice principale dont elle a refusé de donner le nom à cette époque. "C'est une très très très belle actrice. C'est une algérienne. Je ne dirais pas plus, " avait-elle soutenu pendant le Salon. Signé par une inconnue, Najdate Anzour ce téléfilm au-delà de son récit passionné fait le va et vient entre la guerre d'Algérie soutenue par les pays arabe et l'idylle compliquée entre une jeune et un quinquagénaire ayant connu cette même guerre. Parfois la réalisatrice tombe dans le folklore en rappelant quelques plats traditionnels constantinois, quelques tenues vestimentaires du patrimoine, des choses comme ça qui froisse la vue. Le casting n'est pas des moindres puisque la cinéaste a fait appel au très réputé Rafik Ali Ahmed, Djihad El Andri, Majd Ryad et bien sure l'étonnant Bouchouchi qui parions-le “sera dans les années à venir” une véritable star du grand écran international. Il faut savoir que ce film a été tourné dans pluisures pays dont l'Algérie, la Tunisie, la Syrie, la Liban, la France et l'Espagne. Née en 1953, Ahlam Mostaghanemi grandit au sein d'une famille à Constantine. Elle a suivi ses études secondaires à Tunis, puis à Alger. Jeune déjà, elle anime une émission radiophonique très appréciée : "Hamassat" (Littérature et Mélodie). Elle décroche en 1976 une licence de lettres arabes à la Faculté d'Alger et un doctorat en sciences sociales du Maghreb à la Sorbonne en (1982). Elle s'installe ensuite en 1994 à Beyrouth où elle s'impose très vite par la qualité de ses écrits et sa forte personnalité. Son roman "Dhakirat al Djassad " (Mémoire du corps) publié à Alger, passe inaperçu mais amorce sa célébrité au Machreq. Quand on lit cette biographie, on comprend bien pourquoi ce petit téléfilm qui n'accroche guerre par son immobilisme a tant voyagé avant de naître.