Une première pour la célèbre écrivaine algérienne, Ahlam Mostaghanemi. En effet, son roman « dhakiret el jasad », mémoire du corps vient d'être adapté en film. Il est d'ailleurs diffusé en simultané, durant le mois de ramadhan par la télévision algérienne et par d'autres chaînes arabes à l'instar d'Abu Dhabi TV. Le réalisateur Najdate Anzour nous a ébauché une histoire émouvante et attachante. Vous l'aurez sans doute compris, l'adaptation n'est pas une chose aisée. La forme littéraire et la forme cinématographique ne sont certes pas si éloignées l'une de l'autre. Peut-on passer correctement de la forme littéraire à la forme cinématographique ? En tout cas, les acteurs de la trempe de Djamel Souleïman, Rafik Ali Ahmed, Djihad El Andri, Majd Ryad et pour la première fois sur le petit écran la participation de la jeune élève de la « Star Académie arabe 5 » ; Amel Bouchoucha, épateront certainement le téléspectateur arabe par leur talent, l'importance du thème traité, l'authenticité imprimée de l'interprétation, une fiction poignante et légère à la fois, qui jette un regard objectif sur une situation vécue et bien réelle. A signaler que le tournage de ce film a eu lieu en Algérie, en Tunisie, en Syrie, au Liban, en France et en Espagne. Dans la promiscuité d'une période cruciale de l'histoire de l'Algérie, l'auteure évoque avec un verbe facile et éloquent l'histoire de l'artiste peintre Khaled Ben Toubal. Elle dépeint le quotidien « sordide » de ce jeune résistant qui finit par être assassiné par l'armée coloniale française. Elle a expliqué, durant son dernier passage à Alger que la réalisation de ce film ne répond pas à un effet de mode mais pour des considérations personnelles. « Ces jeunes, ont fait preuve durant toute la période du tournage d'un grand respect envers moi ». Visiblement, ce film a une structure « confuse ». La preuve : Différents sentiments sont métissés, la comédie et le drame. Cela semble étonnant mais le réalisateur a su combiner histoire, fiction et réalité. Chose qui est extrêmement difficile à réaliser au cinéma comme dans la littérature. Il convient de signaler que l'ouvrage «dhakiret el jasad » est écrit dans un style très libre, sans contraintes techniques, décrit l'homme dans son environnement mais aussi son rapport avec ce dernier et particulièrement avec l'autre. Née en 1953, Ahlam Mostaghanemi grandit au sein d'une famille à Constantine. Elle a suivi ses études secondaires à Tunis, puis à Alger. Jeune déjà, elle anime une émission radiophonique très appréciée : « Hamassat » (Littérature et Mélodie). Elle décroche en 1976 une licence de lettres arabes à la Faculté d'Alger et un doctorat en sciences sociales du Maghreb à la Sorbonne en (1982). Elle s'installe ensuite en 1994 à Beyrouth où elle s'impose très vite par la qualité de ses écrits et sa forte personnalité. Son roman « Dhakirat al Djassad » (Mémoire du corps) publié à Alger passe inaperçu mais amorce sa célébrité au Machreq.