Le port d'Alger, connu comme étant l'un des plus grands du pays, souffre toujours d'un encombrement qui provoque des surcoûts qui se répercutent sur le Trésor public et les consommateurs. Effectivement, le port d'Alger étouffe. Les armateurs se plaignent notamment de la congestion permanente du terminal à conteneurs. Selon eux, les porte-conteneurs passent beaucoup de temps en rade. Le mois d'août 2010 a été particulièrement difficile. " Quelques compagnies ont enregistré une escale record de 37 jours alors que l'escale moyenne a atteint 25 jours ", selon un document de l'armateur français CMA CGM. Aussi, selon toujours ce document de CMA CGM, " cette congestion est principalement due à l'instabilité sociale et à la période de vacances ". Le temps d'escale moyen au port d'Alger est passé de 12 jours en mars 2010 à 16 jours en juillet 2010 alors qu'au mois d'août, la situation a été catastrophique, avec des navires qui ont passé plus de 25 jours en rade, en attente d'une place au terminal à conteneurs pour décharger leurs marchandises. Les conséquences de cette congestion sont multiples : augmentation des frais de déchargement et donc des prix des produits, pertes pour certains importateurs de denrées périssables. "Comme conséquence directe, les temps de transit à Alger se détériorent de 23 jours sur de nombreux legs maritimes", a ajouté CMA CGM, tirant ainsi la sonnette d'alarme, au moment ou aucune solution n'est envisagée pour décongestionner ce plus grand port commercial du pays, alors que les autres ports du pays comme Oran souffrent d'un faible taux de conteneurisation qui est inférieur à 30%. Par ailleurs, l'arrivée de l'opérateur mondial des terminaux et de gestion des ports, DP World n'a pas réussi à changer la situation, même la décision du gouvernement d'interdire le déchargement des marchandises non conteneurisées n'y a rien changé. Ainsi, à titre de rappel, en 2009, l'Algérie avait payé à ses partenaires étrangers 750 millions de dollars sous forme de remboursements des coûts supplémentaires sur les bateaux qui restent en rade pendant plusieurs jours au niveau des ports algériens, ce qui génère des coûts supplémentaires de 20 000 dinars par jour en moyenne. S'agissant du même contexte, les travailleurs du port d'Alger ont estimé cette situation complètement dérisoire dans la mesure ou l'entreprise Dubaï Port World, connue aujourd'hui sous le nom de DP World Djazair, "n'a apporté avec elle lors de la signature du contrat, ni matériel convenable, ni une technique qui permet d'améliorer le rendement". "Elle veut augmenter ses activités avec les moyens du bord", ont-il ajouté. Cette situation incombe, entre autre, à la gestion catastrophique du terminal à conteneurs et aux moyens dérisoires mis aux dispositions des travailleurs pour traiter les navires. A ce propos, l'activité portuaire a chuté sensiblement depuis quelque mois, comme on le constate, provoquant un encombrement critique de la rade. Une solution équitable, dans les brefs délais, afin de désengorger ce port.