Le conflit entre DP World Alger et les dockers va causer le renchérissement des produits importés. Le port d'Alger connaît de plus en plus l'asphyxie. Il étouffe encore malgré l'interdiction du déchargement des marchandises non conteneurisées décidée par le gouvernement. L'arrivée du géant mondial de la gestion des ports DP Wolrd, «n'a pas pour autant désengorgé le port et n'a pas apporté la valeur ajoutée attendue», estiment quelques observateurs. La situation, en termes de temps d'attente des bateaux en rade, a même empiré. Chaque jour, de nombreux bateaux restent en rade au niveau du port d'Alger. Les mesures prises par le gouvernement pour décongestionner le port d'Alger n'ont pas réussi à améliorer la situation du terminal à conteneurs. Il y a des bateaux qui restent jusqu'à quarante jours en rade. Cela engendre des coûts additionnels qui se répercutent inévitablement sur le consommateur en fin de compte. «En 2009, l'Algérie avait payé à ses partenaires étrangers 750 millions de dollars sous forme de remboursements des coûts supplémentaires sur les bateaux qui restent en rade pendant plusieurs jours au niveau des ports algériens», selon le site TSA. Or, le conflit social opposant depuis deux mois les dockers à leur employeur DP World Algérie a provoqué un encombrement critique de la rade. Depuis près de deux mois, les activités du terminal à conteneurs du port d'Alger ont considérablement diminué, causant un encombrement de navires au niveau de la rade. Ainsi, le nombre de bateaux en rade qui ne dépassait pas auparavant celui de 6 à 7 navires par jour, est désormais passé à plus de 13 puis à un pic de plus d'une vingtaine de navires. Cet état des lieux se traduit par un énorme préjudice financier au Trésor public. Par ailleurs, les travailleurs de DP World sont sur le point de déposer un préavis de grève. Cette décision est à chaque fois différée. L'employeur a déjà eu recours à des huissiers de justice pour dresser le constat dans l'éventualité d'une action en référé. Les deux parties se renvoient la balle et s'accusent mutuellement. Les travailleurs estiment que la chute des activités «résulte directement de la gestion catastrophique du terminal à conteneurs». Ils dénoncent leurs très mauvaises conditions de travail ainsi que les moyens dérisoires mis à leur disposition pour les transbordements et moyens de transport dont la plupart sont en panne. Le syndicat a exigé en vain, de l'employeur, la convention de branches signée par Sogeport. «S'il y a une situation de paralysie, elle incombe à la gestion de DP World et non aux travailleurs qui revendiquent leurs droits. La décision de grève générale dont le préavis va être déposé incessamment, est déterminée par une assemblée générale», précise un syndicaliste. Pour rappel, depuis le 1er octobre 2009, les navires transportant des cargaisons de rond à béton et de bois, les produits alimentaires non conteneurisés, les marchandises diverses non conteneurisées et les véhicules, ne sont plus autorisés à décharger leurs marchandises au port d'Alger.