Quinze jours après la reprise officielle des pourparlers directs entre Israéliens et Palestiniens à Washington, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas se retrouvent demain et mercredi, avec la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, pour tenter d'avancer concrètement dans le processus de paix. Un des principaux sujets d'achoppement et d'actualité imminente: la colonisation en Cisjordanie. Le gel de dix mois consenti par le gouvernement Nétanyahou prend fin le 26 septembre prochain et les Palestiniens ont posé comme condition impérieuse le maintien de ce gel. Dès vendredi, le président Barack Obama a appelé Benyamin Nétanyahou à maintenir ce moratoire tant que les discussions avancent, une position que va appuyer la cheffe de la diplomatie américaine lors des rencontre de demain à Charm-el-Cheik, en Egypte, et de mercredi à El-Qods occupée. Elle sera accompagnée de l'envoyé spécial pour le Proche-Orient George Mitchell. Les discussions pourraient d'ailleurs se poursuivre avec le président Obama, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York la semaine prochaine. Dimanche soir, le Premier ministre israélien a prévenu que le gel de la colonisation serait levé. La pression s'accentue également sur l'administration Obama et la secrétaire d'Etat: cette dernière a estimé la semaine dernière que "les deux parties et les deux responsables reconnaissent qu'il n'y aura peut-être pas d'autre chance". Selon Michele Dunne, spécialiste du Proche-Orient au Carnegie Endowment for International Peace, les négociations n'iront nulle part si les deux parties, avec l'aide d'Hillary Clinton, ne trouvent pas un compromis sur les colonies. "La première des priorités est de s'assurer que les pourparlers ne s'effondreront pas à la fin du mois", juge-t-elle. Elle prédit que les Etats-Unis laisseront le format actuel des négociations se poursuivre six mois, avant de laisser faire ou de reprendre la main pour appliquer son plan de paix et chercher le soutien des pays arabes. Par ailleurs, un haut responsable palestinien a démenti dimanche qu'il y ait des différends au sein de l'équipe de négociations palestinienne sur les pourparlers directs de paix avec Israël. "L'équipe de négociations palestinienne est unie et la coordination entre ses membres est parvenue à son plus haut niveau sous la direction du président Mahmoud Abbas pour faire face à l'intransigeance israélienne", a déclaré Nabil Shaath, un des négociateurs palestiniens, dans un communiqué de presse cité par l'agence de presse officielle palestinienne Wafa. L'équipe palestinienne "est déterminée à aborder dans un premier temps la question des frontières et pas seulement la question de la sécurité, et également à réaffirmer que des négociations sur fond de construction de colonies de peuplement seront impossibles", a ajouté M. Shaath.