La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a demandé vendredi aux Palestiniens et aux Israéliens de saisir "peut-être la dernière chance" d'instaurer la paix à long terme au Moyen-Orient. Mme Clinton a indiqué lors d'une interview conjointe accordée aux médias israéliens et palestiniens que "le temps ne jouait pas en faveur des aspirations de sécurité, de paix et d'établissement d'un Etat nourries tant par les Israéliens que par les Palestiniens". Sous la médiation des Etats-Unis, le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont tenu jeudi des négociations directes à Washington, mettant un terme à 20 mois de suspension de ces pourparlers. MM. Netanyahu et Abbas ont tous deux déclaré lors des négociations qu'ils étaient fermement engagés dans les efforts déployés pour instaurer la paix. Toutefois, les analystes restent pessimistes, estimant qu'un accord de paix ne pourrait être conclu dans un délai d'un an, en raison d'importantes divergences entre les deux parties sur les problèmes tels que le statut de Jérusalem, la colonisation juive et les réfugiés palestiniens. "Je serais la première à vous dire que cela est très difficile. Je peux pas changer l'histoire. Je peux pas utiliser une gomme et effacer tout ce qui s'est passé entre vous durant de nombreuses années", a admis Mme Clinton. "Toutefois, ce que nous sommes en mesure de faire, c'est d'offrir un avenir différent. Toutefois, il faudra du courage pour l'accepter", a-t-elle souligné. Toutes les parties prenantes, après avoir tenu les négociations de jeudi, ont convenu de tenir le prochain round de négociations les 14 et 15 septembre, probablement en Egypte. Le gel des constructions de colonies juives, qui doit expirer le 26 septembre, constitue le test le plus immédiat en amont des négociations directes. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déclaré mardi qu'il ne prolongerait pas le moratoire, alors que M. Abbas avait déclaré qu'en cas de redémarrage de la construction de la colonisation juive, les négociations de paix prendraient fin. "Nous avons ici instauré une atmosphère constructive à même de déboucher sur la conclusion d'un accord définitif, ce qui exige de prendre des décisions difficiles", a indiqué Mme Clinton, en répondant à une question sur le moratoire. Elle a appelé les deux parties à faire des concessions, soulignant qu'elle n'avait jamais été partie prenante d'une négociation où "seule une partie sort gagnante".Notons que quelque 4 000 réfugiés palestiniens du camp de réfugiés de Yarmouk, près de Damas, ont manifesté vendredi contre la reprise des négociations directes entre l'Autorité nationale palestinienne (ANP) et Israël. Les manifestants ont défilé sur la rue de Yarmouk en agitant les drapeaux palestiniens et en criant des slogans appelant la résistance pour mettre fin à "l'occupation israélienne" dans les territoires palestiniens. Selon les manifestants, les négociations directes entre l'ANP et Israël entraîneront des conséquences désastreuses aux intérêts des Palestiniens, telles que l'abandon du droit au retour des réfugiés. Les manifestants ont appelé la communauté internationale à assumer la responsabilité pour dénoncer la politique de judaïsation de Jérusalem d'Israël, la colonisation, l'occupation des territoires palestiniens et le maintien de blocus sur la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas ont repris jeudi à Washington des négociations directes interrompues depuis 20 mois.