La prochaine assemblée devrait se tenir plus exactement en novembre 2011 à Oran, selon le P-DG du groupe Sonelgaz, Nourredine Boutarfa, qui représente l'Algérie au sein de ce conseil en tant que président du comité algérien de l'énergie. La prochaine assemblée exécutive du Conseil mondial de l'énergie sera consacrée à la préparation du 22e CME, prévue en 2013 en Corée du Sud. Le Conseil qui organise tous les trois ans le congrès mondial de l'énergie est la plus importante organisation multi énergie dans le monde. Il dispose de comités-membres dans près de 100 pays, y compris dans la plupart des pays considérés comme les plus grands producteurs et consommateurs d'énergie. L'organisation touche tous les types d'énergie, dont le charbon, le pétrole, le gaz naturel, le nucléaire, l'hydroélectricité et les énergies renouvelables. Outre la préparation du prochain CME, la réunion d'Oran devrait faire le point sur le congrès qui se tient actuellement à Montréal et examiner si les axes de travail qui en seront dégagés seront exécutés à cette date. Notons que le Congrès mondial de l'énergie s'est ouvert avec une première table ronde sur les enjeux liés à la demande énergétique mondiale, une demande qui doit croître de 40 % à 50 % au cours des 20 prochaines années. Daniel Yergin, président de la firme IHS Cambridge Energy Research Associates, a rappelé que la capacité de répondre à cette croissance de la demande, une croissance alimentée par le nombre grandissant de Chinois et d'Indiens qui gagnent la classe moyenne, doit être une source de préoccupation pour l'industrie. Rappelant que le scénario de croissance ne suit pas les courbes traditionnelles, M. Yergin a insisté sur le fait que les infrastructures nécessaires à la réponse énergétique de 2030 ne sont toujours pas construites, d'où la nécessité de l'actuelle rencontre. Malgré l'intérêt grandissant pour les énergies vertes, Jean-Jacques Guilbaud, secrétaire général de Total France, a affirmé que le pétrole restera la source principale d'énergie dans le monde au cours des 25 prochaines années. Mais comme la production maximale devrait atteindre 95 millions de barils de pétrole par jour, les entreprises devront additionner toutes les sources d'énergie afin de répondre à la demande globale, ajoute M. Guilbaud. James Turley, PDG de la division américaine d'Ernst & Young, est d'avis que d'importants investissements sont nécessaires pour répondre à la future demande énergétique. Il juge cependant que les entreprises manquent de vision. Bien que les fonds nécessaires sont disponibles, les entreprises ne pensent pas aux bénéfices à long terme de ces investissements, se concentrant plutôt sur l'absence de rendement à court terme des sommes investies. Notons que le président du Parlement européen et le ministre canadien des ressources naturelles, respectivement Jerzy Buzek et Christian Paradis, ont appelé à ce propos à plus de "solidarité énergétique", pour diminuer ces inégalités. Le Canada est prêt à soutenir des actions d'investissement et de financement de projets énergétiques dans les zones les plus pauvres du monde, a déclaré M. Paradis pour confirmer l'engagement de son pays dans cette lutte contre la pauvreté énergétique. Déclarant les travaux de la conférence ouverts, le président du Congrès mondial de l'énergie, Pierre Gadonneix, a souligné la nécessité d'une régulation saine en matière d'énergie pour faire face au défi du changement climatique. Selon lui, les politiques énergétiques doivent permettre d'assurer sur trois fronts: le développement économique, la protection de l'environnement et du climat et la cohésion sociale. La cérémonie d'ouverture du WEC 2010 a été suivie par l'inauguration officielle de l'exposition officielle sur les énergies renouvelables, "Expo énergie Montréal", organisée en marge de la conférence au Palais des Congrès de Montréal. Trois grands autres enjeux entremêlés, constituant de véritables préoccupations pour les pays et les gouvernements vont être discutés lors de cette rencontre. Il s'agit de la sécurité de l'approvisionnement en énergie, des conséquences du développement de la consommation de l'énergie sur l'environnement et de la réduction des inégalités en matière d'accès à l'énergie, sujet fortement ressorti à Copenhague. Selon des participants, le débat sera, en effet, axé sur la sécurité de l'offre et sur les moyens d'accès à l'énergie pour tous les pays qui ont des ambitions de croissance économique, dans des conditions compatibles avec cette croissance. Cependant, constatent-ils les pays en développement qui ont des objectifs de très forte croissance priorisent la croissance et refusent de payer un surcoût pour réduire leurs émissions de Co2, alors que les économies avancées ont déjà connu ce développement dans le passé. La Chine et l'inde par exemple seront responsables de plus de la moitié de la croissance de la demande en énergie d'ici 2030, selon un rapport de l'Agence international de l'énergie. Le débat sur la réduction des inégalités d'accès à l'énergie entre pays développés et pays en développement sera chaud. Ces derniers revendiquent en contrepartie de la réduction d'émission de gaz à effet de serre un transfert de technologie et de ressources afin d'accroître l'utilisation des énergies propres et partant diversifier leur bouquet énergétique. La question de la pauvreté énergétique à ce propos devrait aussi animer les discussions du CME, car l'accès à l'énergie constitue un aspect fondamental du développement économique. Des 6,7 milliards d'habitants que compte aujourd'hui la planète, plus d'un cinquième, soit 1,5 milliard de personnes, n'ont toujours pas accès à l'électricité. Si les investissements demeurent à leur niveau actuel, en 2030, ce nombre ne diminuera qu'à 1,4 milliard, prévient la Banque mondiale (BM) dans un de ses derniers rapports. Pour donner un accès universel à l'électricité dans les pays en voie de développement d'ici 2030, il faudrait investir 165 milliards par an, préconise-t-elle.