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Rapports internationaux 2008/2010 sur le bilan socio-économique de l'Algérie
Publié dans Le Maghreb le 16 - 09 - 2010


Docteur Abderrahmane MEBTOUL (1)
L'Algérie rétrograde à la 104e sur le baromètre du développement humain. Les enquêtes sur le terrain montrent clairement l'effritement du niveau scolaire, ayant plus de chance d'être chômeurs au fur et à mesure que l'on gravite dans la hiérarchie scolaire, des sureffectifs dans les classes et amphithéâtres, des déperditions croissantes du primaire, secondaire au supérieur, ,une gestion défectueuse des établissements scolaires avec des bâtiments délabrés et un environnement sans âme et la mensualité d'un professeur et maître de conférences, en fin de carrière, est environ d'un tiers de celles de ses collègues marocain et tunisien, avec les nouvelles augmentations de 2008 (moins de un tiers par rapport au salaire d'un simple député ou sénateur ) et 80% de ce montant en retraite, sans compter les conditions de travail bien plus meilleures et surtout la considération .Nous ne parlerons pas des enseignants du primaire et secondaire encore plus dérisoire. Concernant le secteur santé, l'Algérie n'est pas mieux lotie et l'on assiste malgré des investissements colossaux à la dégradation du milieu sanitaire. Cela s'explique comme je le démontrerai plus loin, par la disparition de la couche moyenne productive pilier de tout développement. Des enquêtes sur le terrain montrent en comparaison au Maroc et à la Tunisie que ces deux pays favorisent les couches moyennes productives et non les rentières comme en Algérie, que le niveau de vie des fonctionnaires en termes de parité du pouvoir d'achat est plus élevé au Maroc et beaucoup plus en Tunisie. Il serait intéressant d'ouvrir un débat national sur la fixation des salaires à tous les niveaux , dans la mesure où dans les pays dits démocratiques, les responsables au plus haut niveau de l'Etat affiche leurs rémunérations sans complexe permettant de réaliser une symbiose entre les gouvernants et les gouvernés. Dans ce cadre, le savoir étant le pilier du développement durable avec la bonne gouvernance, la revue américaine Foreign Policy de juillet 2010 qui vient de consacrer une enquête minutieuse aux pays les plus vulnérables du monde, a classé l'Algérie parmi les plus vulnérables au monde avec une note de 8,6 sur 10 pour la disparition et la dispersion de l'élite, s'agissant d'une des notes les plus mauvaises du monde. Selon cette revue internationale, les conditions de vie déplorables des cadres et cerveaux algériens, les très bas salaires et l'environnement politique défavorable hypothèquent l'avenir de l'Algérie qui risque de se retrouver sans son intelligentsia pour construire son avenir. Elle rejoint donc l'analyse du rapport de l'Université de Shanghai 2009 (The Academic Ranking of World Universities),_le rapport 2010 paru en aout 2010 ne faisant pas apparaitre l'Algérie dans le TOP 500- qui donne pour 2009 le classement des 6000 meilleurs universités (classées) en compétition au niveau mondial donne pour l'Algérie :
a) Universités classées : université de Sidi Bel Abbés à la 4 116e place, Université de Tlemcen, la 143e place et Université de Batna à la 5 548e place ; b) hors classement (élimination de la sélection) : université de Constantine, 6766 ème place ; l'université des sciences et de la technologie Houari- Boumediene à la 7008e place;
l'université Abdelhamid- Ben Badis de Mostaganem à la 7205 ème place ; l' université d'Alger à la 7849 ème place ; l'École nationale de l'informatique 8960 ème place et l' université Mohamed-Boudiaf d'Oran à la 9004 ème place . N'est -il pas donc démagogique de créer une université par wilaya, et utopique, de vouloir faire revenir les émigrés lorsque qu'on dévalorise ceux qui sont restés sur place ? Et où sont donc les différents centres de recherche, les centaines de laboratoires des universités d'Annaba, Constantine, d'Oran, de l'Ecole nationale d'administration, l'Ecole nationale polytechnique, l'Institut algérien du pétrole, qui ont pourtant formé une génération de brillants cadres et ingénieurs qui n'avaient rien à envier aux grandes écoles occidentales ?
Quant à l' indicateur de corruption, reflet de la bonne gouvernance, l'organisation internationale Transparency International dans son rapport annuel paru le 17 novembre 2009, classe, ironie de l'histoire, l'Algérie et l'Egypte sur un même pied d'égalité comme les pays connaissant un haut degré de corruption avec un score déplorable de 2,8 sur 10, tous les deux se retrouvant à la 111ème place sur 180 pays. L'on sait que les auteurs de l'IPC considèrent qu'une note inférieure à 3 signifie l'existence d'un " haut niveau de corruption au sein des institutions de l'Etat " et que des affaires saines à même d'induire un développement durable ne peuvent avoir lieu, cette corruption favorisant surtout les activités spéculatives. Ainsi, l'Algérie par rapport à 2008, chute de 3,2 à 2,8 sur 10 allant de la 92ème place en 2008 à la 111ème en 2009, perdant 20 places, ce qui la ramène à l'année 2005 où elle avait obtenu une note de 2,8 sur 10. Toujours au niveau des rapports internationaux, une récente étude datant de mars 2010 réalisée par la Global Financial Integrity (GFI) et publiée à Washington DC (USA), a classé l'Algérie au troisième rang au niveau continental, des pays ayant un haut débit de sortie financière illicite. Intitulée " les flux financiers illicites en provenance d'Afrique: ressource cachée pour le développement , l'étude s'est concentrée davantage sur les sorties financières illicites d'une seule source " mauvaise évaluation des prix du commerce. Réalisée sur la période s'étalant de 1970 à 2008, cette étude a relevé que l'Afrique a perdu plus de 1,8 billions de dollars de sorties financières illicites en plaçant le Nigeria au sommet de l'échelle avec 89,5 milliards de dollars, suivi de d'Egypte (70,5), l'Algérie (25,7), le Maroc (25), et l'Afrique du Sud (24,9) en ajoutant que les sorties financières illicites en provenance d'Afrique ont augmenté à un taux moyen de 11,9 % par année. Ainsi, le flux massif de capitaux illicites hors de l'Afrique dont l'Algérie est facilité par les paradis fiscaux, territoires à secret, les sociétés déguisées, les comptes anonymes et des fondations fictives, cette sortie de fonds épuisant les réserves en devises, accroissant l'inflation, réduisant les rentrées fiscales et limitant l'investissement productif.
III- L'Algérie en marge des mutations mondiales ?
La position de l'Algérie sur le plan socio-économique selon les rapports internationaux ne s'améliore pas. Les deux derniers rapports concernant l'Algérie qui viennent de paraître début septembre 2010 confirment la même tendance lourde analysée précédemment. Et même le rapport 2010 de la banque africaine de développement classe bon nombre de pays africains soit dans la liste des pays émergents ou potentiellement émergents mais ne cite pas l'Algérie. Le premier paru le 9 septembre 2010 par le World Economic Forum (WEF-Forum économique mondial), en prélude à sa réunion annuelle des nouveaux champions 2010 qui se tiendra à Tianjindu (Chine) classe l'Algérie àla 86ème place avec un score de 3,96 sur la compétitivité mondiale 2010-2011). Le second approximativement à la même date, par la célèbre Deutsche Bank à partir de critères dont la stabilité macroéconomique, la diversité et la solidité du secteur bancaire et financier, le climat des affaires, l'ouverture économique, le cadrage juridique des investissements étrangers et la stabilité sociopolitique qui après avoir estimé dans son rapport de janvier 2008/ 2007 que l'Algérie est en passe de devenir une puissance énergétique et économique de premier plan dans la région du Maghreb, revoit sa position et déclasse l'Algérie qui occupe dorénavant le dernier du classement des pays de l'Afrique du Nord en terme de développement économique, juste devant la Libye. S'agit-il d'ignorer ces rapports en invoquant sous un discours chauviniste que c'est un complot contre l'Algérie ou se demander simplement si le mal n'est pas avant tout en nous. Les dernières mesures gouvernementales du retour au tout Etat gestionnaire permettront-elles un véritable décollage économique sachant que même Cuba où dans son discours début septembre 2010 Fidel CASTRO prône un désengagement progressif et maitrisé de l'Etat de la sphère économique, ne parlant pas des fondateurs du communisme à savoir l'Ex URSS ou la Chine qui sont en transition vers l'économie de marché . Restent deux pays dans le monde : la Corée du Nord communiste et l'Algérie mais avec cette différence l'Algérie est une économie rentière reposant sur les hydrocarbures à l'état brut et semi brut . Aussi, malgré des dépenses colossales entre 2004/2009,(étant prévu 200 milliards de dollars, ce montant a-t-il été intégralement dépensé ?) et programmant 286 entre 2010/2014 dont 130 de restes à réaliser de 2004/2009, (des surcouts exorbitants) dues essentiellement aux recettes des hydrocarbures,(98% des exportations) contribuant directement et indirectement aux taux de croissance via la dépense publique d'ailleurs non proportionnel à l'importance de la dépense , à plus de 80% et plus de 70% pour la fiscalité. Ainsi l'Algérie est passée au modèle d'usines clefs en main entre 1965 et 1979, aux infrastructures clefs en main entre 1980 et 1990, avec un modèle similaire entre 2000 et 2010 comme en témoigne le poste assistance technique qui est passé de 5 milliards de dollars moyenne 2004/2005 à plus de 11 milliards de dollars entre 2008/2009/ appel aux compétences étrangères et fuite de cerveaux algériens vers l'étranger. Et que sera l'Algérie avec l'épuisement inéluctable, entendu réserves rentables financièrement, selon différents scénarios, des hydrocarbures entre 2020/2030 ? D'où l'importance d'un débat sans exclusive entre les différences forces de la Nation sur le bilan en toute objectivité et de la voie à suivre. La vertu des grands dirigeants n'est-elle pas de reconnaître les erreurs afin de se corriger pour le bien être du présent et du futur de leur population. D'où l'importance du dialogue permanent et de la tolérance des idées d'autrui. Et comment ne pas rappeler ces paroles pleines de sagesse d'un grand philosophe : monsieur je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai de toutes mes forces pour que vous puissiez toujours le dire "
Docteur Abderrahmane MEBTOUL Expert International professeur d'Université en management stratégique


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