Après le succès de " carte blanche", un événement qui s'est déroulé au mois de février passé et qui a donné au théâtre régional de Mascara la liberté de mettre à l'affiche durant une semaine entière des pièces de son goût, l'institution théâtrale est sur trois chantiers.Trois nouvelles pièces théâtrales dont une en langue amazighe sont en train d'être concoctées au théâtre régional de Mascara qui a rouvert ses portes il y a à peine une année. C'est en tout cas ce qu'a révélé son directeur Rachid Djerourou qui a fait savoir que les ateliers de réalisation de ces nouvelles pièces ont commencé récemment leur travail. La pièce en langue amazighe sera un monologue qui s'intitule sobrement " Warda ". Il sera interprété par la sémillante comédienne, Tounès Aït-Ali habituée à ce genre artistique. Le monologue serait, selon toujours le premier responsable de cette institution, prêt dans un mois. Il est prévu également la production d'une pièce théâtrale intitulée "Moumtaz ya batal" (parfait champion !) destinée aux enfants et traitant des vertus de la morale, de la persévérance dans l'effort et de l'amour de l'art. Signée Missoum Laroussi de concert avec le metteur en scène d'origine irakienne Fouad Ennadjar, cette pièce englobera pas moins de neuf comédiens. Ceux-ci ont déjà eu à bénéficier d'une formation en quatrième art, initiée par le théâtre régional de Mascara dans le cadre de la relance des œuvres théâtrales et de la formation d'une élite dans le but de la création d'une troupe théâtrale permanente au sein de cet établissement culturel, comme il en existe dans d'autres théâtres régionaux. "Haouma meskouna" (cité hantée) est le titre de la troisième pièce écrite par Ahmed Sahla et mise en scène par Frimehdi Mohamed, lui-même comédien dans la pièce, à côté de trois autres compères. La pièce en question aborde les mutations sociales et la nécessité de sauvegarder le patrimoine culturel populaire. Le théâtre régional de Mascara avait déjà produit quatre œuvres théâtrales, en l'occurrence "Kiki, doumia saghira" (kiki, la petite poupée) destinée aux enfants, "Errahil" (le départ), mise en scène par Belalem Ahmed d'après le texte Ellil de Kaki. "Esselloum" (l'échelle) et "Lalla". Un théâtre vivant Dès son ouverture il y a une année, le théâtre régional de Mascara s'est distingué avec six productions, battant ainsi le record de tous les autres théâtres qui souvent peinent à sortir une pièce de leurs loges. " Il s'agit d'un théâtre municipal qui a été récupéré. Nous accordons une grande importance à la production théâtrale, la formation des artistes et la distribution", avait déclaré le directeur de l'établissement, Rachid Djerourou. Parmi les pièces concoctées déjà par ce théâtre, on peut citer Moussafer Ellil (le voyageur de la nuit) de Frimehdi Mohamed de l'association Echourouk li e'thakafa. Cette pièce avait d'ailleurs remporté le prix de la meilleure mise en scène durant le Festival de théâtre de Jordanie en 2006. "C'est une pièce intéressante que nous avons décidé de ressusciter", avait dit Djerourou. Signée aussi il y a six mois, Lalla mise en scène par Khaled Belhadj d'après une adaptation libre par Bouziane Ben Achour d'un texte de John Jinni. Le TRM compte également dans son palmarès Doriane Djerai de Houssem Kendil mise en scène par Frimehdi Mohamed. Pour les œuvres pour enfants, on peut citer Mimi ou Kiki oua doumia el khachabia de Laichouch Noura. Au-delà des productions théâtrales, le directeur du théâtre régional de Mascara a promis le mois de mars dernier d'inaugurer le cycle des formations. "Nous allons lancer des stages de formation dans les métiers du théâtre, de la scénographie à la mise en scène, en passant par la sonorisation, l'éclairage et l'actorat. D'autres formations auront lieu en septembre et octobre prochains", " a-t-il dit. Fait rare, selon lui il n'existerait pas de problème de distribution dans le monde du 4ème art. "L'Algérie possède assez de salles pour nous permettre de diffuser le théâtre un peu partout dans le pays" soutenait-il. Il n'a pas tout à fait tort mais il n'a pas tout à fait raison, car la distribution est un problème de sous. Il faut avoir les moyens pour déplacer une équipe, la faire nourrir, l'héberger etc….