Le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré samedi son intention de disputer l'élection présidentielle de 2011 comme candidat du Parti démocratique du peuple (PDP). "Après un profond examen de conscience et prières avec ma famille, je, Goodluck Ebele Azikiwe Jonathan, a décidé de me présenter humblement comme candidat à l'élection primaire de ntore grand parti, le Parti démocratique du peuple, afin de disputer l'élection présidentielle de 2011", a déclaré M. Jonathan à ses supporteurs. M. Jonathan, qui a succédé au président Umaru Yar'Adua, décédé le 5 mai dernier, a affirmé que les quatre mois passés lui avaient permis de découvrir le grand potentiel du poste de président comme un instrument efficace pour transformer le pays. "J'ai constaté que par la volonté absolue, j'ai pu mettre fin aux longues queues et les flucturations des prix dans nos stations d'essence. Aujourd'hui, toutes nos raffineries travaillent, ce qui nous a permis d'économiser d'importants fonds dépensés pour importer les produits pétroliers", a-t-il indiqué. Jonathan, qui a déjà annoncé son intention de se présenter sur sa page Facebook, a peut-être l'avantage d'être le président sortant mais sa candidature se heurte à de la résistance dans certaines parties du nord du pays et elle risque de diviser le parti au pouvoir. Il semble toutefois avoir déjà réussi à obtenir le soutien de plus des deux tiers des gouverneurs des Etats nigérians. Depuis le retour de la démocratie il y a onze ans, il existe un accord tacite au sein du Parti démocratique populaire (PDP), selon lequel le pouvoir doit passer tous les deux mandats d'une personnalité du Nord musulman à un représentant du Sud chrétien. Jonathan, originaire du delta du Niger, dans le Sud, a accédé à la présidence après la mort cette année, au cours de son premier mandat, d'Umaru Yar'Adua, qui venait du Nord. Certaines personnalités influentes du PDP en concluent que le prochain président doit aussi être originaire du Nord. Le parti au pouvoir, qui doit tenir des primaires à la mi-octobre, a reconnu que Jonathan avait le droit constitutionnel de se présenter et ses partisans font valoir que, comme il était colistier de Yar'Adua, il peut effectuer ce second mandat. "Il a l'intention de n'effectuer que quatre ans, le mandat restant à Yar'Adua", a assuré Dalhatu Tafida, directeur de campagne d'Abuja, à la veille du meeting d'Abuja. Des milliers de partisans de Jonathan brandissant des banderoles et scandant "PDP, PDP" se sont rassemblés sur une place de la capitale, Eagle Square, où l'ancien dirigeant militaire Ibrahim Babangida avait lancé mercredi sa propre campagne électorale. "C'est plus qu'une foule, c'est une quasi-révolution", a lancé le président aux manifestants. Isa Yuguda, gouverneur de l'Etat de Bauchi, dans le nord-est du pays, a pris la parole pour lui apporter son soutien. "La zone nord-est se rassemblera autour de vous et vous donnera le plus grand nombre de voix en 2011", a-t-il dit. La victoire de Jonathan aux primaires de la mi-octobre dépendra en grande partie de l'attitude des gouverneurs, dont le poids est important au sein du PDP. Vingt-six d'entre eux, sur 36 au total, dont plusieurs nordistes, ont pris la parole à Eagle Square pour soutenir la candidature du président sortant.