Les nouvelles perspectives de la coopération algéro-russe dans les domaines économique et commercial ont été au centre d'une rencontre avec la presse nationale, hier, à l'hôtel Hilton à Alger. Les animateurs de la conférence, qui précède le forum d'affaires algéro-russe, et l'exposition des produits et services russes qui se tiendra du 6 au 8 octobre prochain à Alger, ont soulevé la qualité des relations entre les deux pays et qui ne datent pas d'aujourd'hui. Les conférenciers ont insisté sur la valeur de ces rapports historiques pour impulser la coopération à d'autres niveaux, tels que le commerce et l'économie. L'ambassadeur de Russie en Algérie, Alexendre Egorov, a évoqué le nouveau cadre de partenariat instauré depuis 2001, à l'issue des visites échangées entre les deux chefs d'Etat, et qui se concrétisera davantage avec la visite du président russe, Medvedev le mois prochain, M. Egorov a tenu à souligner que "les rapports économiques ne reflètent pas les relations politiques et pour cela, les deux parties veilleront à élargir celles-ci à d'autres plans". En terme de climat des affaires en Algérie, l'ambassadeur a déclaré qu'il respecte la législation qui encadre l'économie algérienne, en soulignant que les récents dispositifs pris dans le cadre des lois de finances ne constituent nullement un obstacle pour l'installation et l'investissement des compagnies russes en Algérie, que ce soit pour les entreprises étatiques russes ou privées. "Le seul souci des entreprises russes n'est pas dans la loi algérienne, la législation du pays ne pose pas problème, mais c'est dans la gestion et la circulation de l'information des appels d'offres, les projets à réaliser et les marchés", tout en précisant que le principe est très simple et ce n'est pas assez compliqué de trouver un partenaire potentiel. Le président pour la partie algérienne du Conseil des hommes d'affaires algéro-russe, Tayeb Ezzraïmi Abdelkader, a, pour sa part, mis l'accent sur "le rôle des hommes d'affaires dans la promotion d'une coopération économique et commerciale bilatérale de qualité" bénéfique pour les deux pays, tout en soulignant que les Russes disposent de la capacité de rapporter de la valeur ajoutée pour l'économie nationale en adhérant parfaitement à l'approche algérienne en la matière. De son côté, le président de l'exposition a confirmé la venue d'une délégation économique qui se compose de 107 hommes d'affaires russes et 45 entreprises dans des domaines différents à l'image du textile, la mécanique, l'agroalimentaire, la pharmaceutique, la pétrochimie, les travaux publics et bâtiment, les énergies renouvelables. Il a cité l'intérêt des entreprises russes à investir dans le marché algérien, qualifié de prometteur, surtout avec le programme quinquennal 2010-2014. Sur ce point, il a révélé que les sociétés russes disposent de l'expérience et l'expertise qu'il faut pour aider le gouvernement algérien à atteindre ses objectifs. S'agissant du climat d'investissement, M. Shatilov, représentant commercial russe en Algérie, a donné un aperçu sur les relations économique, en évoquant un volume d'échanges de 2 milliards de dollars pour l'exercice 2009, dont la grande proportion revient à l'armement, alors que les échanges hors de ce secteur avoisinent les 500 millions de dollars. Il a noté la présence des investissements directs dans le domaine pétrolier, avec notamment Gazprom, dont les chiffres sont confidentiels. Selon l'orateur, la Fédération de Russie envisage de lancer des projets divers en Algérie, notamment dans la production de médicaments (l'insuline), le secteur du bâtiment, qui sera représenté par les 15 plus grandes entreprises de construction en Russie, qui seront présentes à l'exposition, les nouvelles technologies et l'énergie solaire. Ainsi, selon le représentant commercial, beaucoup d'obstacles, ont été éliminés suite à la réunion interministérielle mixte qui s'est déroulée au mois de juin passé, à l'image de la révision des bases juridiques et de tous les accords, comme il a révélé qu'il attend du département des finances algérien de transmettre au service des impôts habilités des notes d'application sur l'accord du non-double d'imposition signé entre les deux pays. En répondant à une question sur l'intérêt des Russes à reprendre les concessions de Djezzy et BP dans le marché algérien, l'ambassadeur a confirmé les propos qui ont été rapportés par la presse nationale et internationale, sans donner plus de précisions.