Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des technologies de l'information et de la communication, a exclu, mercredi 22 septembre, un recours à l'expertise internationale pour définir la valeur financière de Djezzy. En visite à Tizi Ouzou, M. Benhamadi a précisé que l'Algérie disposait de l'expertise qualifiée pour mener une telle opération. Cette dernière a été confiée au cabinet algérien Hadj Ali qui devrait rendre ses conclusions au plus tard à la fin du mois de novembre. En privé, les responsables d'Orasacom Telecom s'inquiètent du choix d'un cabinet algérien, estimant qu'il n'aura pas l'indépendance nécessaire pour faire une évaluation juste. Moussa Benhamadi, a rappelé que l'Algérie est déterminée à racheter l'opérateur mobile, filiale de l'égyptien Orascom Telecom, pour le garder et le développer. Selon le ministre, les pouvoirs publics ne peuvent pas ne pas préserver Djezzy. " L'Etat veut préserver cette entreprise de téléphonie ", a notamment déclaré M. Benhamadi, précisant qu'il n'est dans l'intérêt de personne de la détruire. Outre qu'elle est une pourvoyeuse d'emplois, OTA est " un patrimoine technologique et managérial ", considère le même responsable. Rappelons que le groupe égyptien estime que la valeur de sa filiale algérienne ne doit pas être inférieure à 6 milliards de dollars. En revanche, un organisme financier étranger a fait une évaluation de la transaction. Il s'agit de la banque allemande, Deutsche Bank, qui a fait une estimation de la valeur de Djezzy, depuis le début de la crise entre le gouvernement algérien et le groupe égyptien. Cette banque, situe la valeur de l'opérateur égyptien Djezzy à 3,6 milliards de dollars. Ce montant prend en compte les difficultés de l'opérateur en Algérie, à savoir le redressement fiscal et l'interdiction de domiciliation bancaire pour les opérations d'importation. Une estimation du gouvernement algérien, faut-il le souligner, tourne autour de la valeur fournie par la Deutsche Bank, selon une source gouvernementale. La volonté du rachat par l'Etat algérien de la filiale algérienne du groupe égyptien, réaffirmée durant cette fin de semaine, ne laisse pas de doute sur la volonté du gouvernement de mettre un terme à ce dossier qui a tant défrayé la chronique depuis plusieurs mois. Ainsi, les autorités algériennes sont déterminées à soumettre une offre officielle à Orascom Telecom Holding avant la fin de l'année.