Donné pour imminent en avril dernier, le projet de l'installation d'une usine de montage automobile par le constructeur automobile français Renault, dans la zone industrielle de Rouiba, reste dans le flou et le doute. Il n'aurait pas passé le cap du Conseil national de l'investissement. Ainsi, et selon les données relayées par le quotidien électronique TSA, le montage financier présenté par Renault n'a pas eu le feu vert du gouvernement. Ainsi, le constructeur français a proposé d'investir 20 millions d'euros dans le projet dans lequel il détiendrait 49%, comme le prévoit la loi algérienne sur les investissements étrangers. Dans ce montage, la part de l'Etat algérien, constituée d'un apport financier mais également de l'assiette foncière et de diverses facilités fiscales et financières, s'élevait à 130 millions d'euros. Pour le gouvernement algérien, un tel montage était inacceptable. Les négociations entre les deux parties se poursuivent. Renault va présenter prochainement de nouvelles propositions. Si le projet aboutirait la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) sera le partenaire de Renault dans le projet. Le management sera, toutefois, assuré par le groupe français. La future usine du constructeur automobile français va assembler trois modèles de véhicules : la Logan, la Sandro et la Symbol. Elle produira quelque 50.000 véhicules par an, tous destinés au marché algérien. En 2009, le groupe français a vendu 56 000 véhicules en Algérie : 39 000 sous la marque Renault et 17.000 sous le logo Dacia, sa filiale. Grâce à ces ventes, Renault est le numéro un du secteur en Algérie. Notons que ce n'est pas la première fois que le projet de construire une usine de montage de voitures se heurte aux règles de l'investissement. En 2008, l'idée de construire une usine Renault en Algérie était balayée par le P-DG de Renault Algérie, M. Stéphane Galoustian, arguant que l'environnement économique algérien ne permettait pas un tel projet. Le groupe Renault a dû, de ce fait, initié un projet d'usine de montage à Tanger (Maroc), où il a trouvé plus de facilités pour l'accès au foncier industriel, contrairement à l'Algérie qui a négocié pendant trois ans l'installation d'une usine en Algérie, mais qui a laissé cette opportunité filer entre les doigts. Et pour cause, les responsables de Renault de l'époque se sont insurgés contre l'environnement économique national "défaillant" et l'absence d'un tissu industriel qui serait à même de contribuer à la création d'une industrie automobile. Sans oublier l'instabilité des textes réglementaires relatifs aux investissements. Et c'est justement la réglementation des investissements qui a fait reculer le constructeur français. Il faut dire que si ce dernier a renoncé au projet d'une usine de montage de véhicules légers en Algérie, il reste, néanmoins, des concurrents en lice pour ce projet. Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a annoncé, en effet, il y a quelques semaines à l'Assemblée populaire nationale (APN), qu'hormis le projet du constructeur français, deux propositions de partenariat sont présentées par deux autres industriels de l'automobile, il s'agit d'un constructeur japonais et d'un autre.