Le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, a annoncé, jeudi, l'idée de relancer le projet d'une usine de montage de véhicules légers en Algérie. S'exprimant, en marge de la journée consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé qu'il y a trois propositions de partenariat émanant du constructeur français Renault, d'un constructeur japonais et enfin d'un constructeur chinois. Il faut rappeler, dans ce sens, que le projet de réalisation d'une usine de montage de véhicules en Algérie ne date pas d'aujourd'hui dans la mesure où il a été évoqué à maintes reprises par les pouvoirs publics. Aussi, M. Benmeradi l'a également évoqué lors de sa première sortie sur le terrain, à l'occasion d'une visite de travail au complexe industriel de la SNVI à Rouïba. Il a plaidé " pour une véritable relance de l'industrie algérienne ". Pour ce faire, le ministre n'a pas manqué de mettre l'accent sur la plate-forme du grand site de Rouïba qui, a-t-il dit, " va constituer le nouveau départ pour notre secteur industriel et la création d'un tissu industriel algérien privé et public". Tout en ajoutant que l'Etat est disposé à apporter son soutien au complexe SNVI et à développer autour de cette plate-forme d'autres à travers l'ensemble du territoire nationale. Même si officiellement rien n'a encore filtré sur ce sujet, les révélations du ministre de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'Investissement, sur la possibilité de l'implantation d'une usine de montage de voitures en Algérie en partenariat avec soit le français Renault où un constructeur de l'un des deux grands pays asiatiques, montre la détermination du gouvernement à redonner de la considération au secteur automobile qui, jusqu'à maintenant, n'a pas encore trouvé sa trajectoire. Aussi, parallèlement, si un tel projet venait à se confirmer officiellement, le site de construction sera certainement celui de la zone industrielle de Rouïba et ce sera la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) qui détiendra une part majoritaire dans le capital de la nouvelle usine, conformément à la réglementation en vigueur. La loi algérienne sur l'investissement stipule la détention du partenaire national de 51% des parts du capital du projet. Dans le cas présent, l'Algérie fournira le site et les autres partenaires prendront les 49 % restants et assurerons le savoir-faire en la matière. Pour rappel, le groupe Renault a déjà initié un projet d'usine de montage en Algérie ; des négociation se sont déroulées depuis 3 années. Il a présenté un projet avec lequel l'usine de Rouiba devait produire chaque année 50 000 véhicules essentiellement destinés au marché intérieur. Elle devait assembler la Logan, la Sandero et la Symbol, avec pour objectif de fabriquer 50 000 unités chaque année. Mais, les négociations n'ont pas abouti. Les responsables de Renault avaient critiqué, à l'époque, l'environnement des affaires et l'absence d'un tissu industriel qui serait à même de contribuer à la création d'une industrie automobile. Mais, la logique du marché a eu raison d'eux et Renault veut s'implanter dans un marché extrêmement porteur. Selon le cabinet Business Monitor International, 2010 devrait marquer une reprise des ventes de véhicules et des importations. Il prévoit, dans ce sens, une hausse des ventes de véhicules neufs à 309.291 véhicules, un record pour le pays et une hausse de 33% en glissement annuel. Business Monitor International note également que Renault est leader du marché dans le pays, avec une marge confortable. La firme française a vendu un total de 56.085 véhicules neufs en Algérie en 2009, y compris 38.758 véhicules sous sa bannière principale, et 17.327 véhicules appartenant à la marque Dacia. Rappelons également le projet d' Aabar Investments, qui a annoncé, en Février 2010, la construction d'une usine de montage automobile en Algérie. Aabar possèdera 24,5% du capital de la première usine de ce projet. On connaît désormais le montant de la participation du fonds au capital de la joint-venture qui s'élèvera à 4 millions d'euros. Aabar ne fournit aucune indication concernant le montant de l'investissement ni sur la date de lancement de l'usine. Notons que le conseil d'administration de Aabar Investments a récemment donné son accord à la joint-venture l'associant au ministère algérien de la Défense nationale et 5 associés allemands dans des unités de fabrication automobile en Algérie. Pour rappel, l'alliance comprend les associés allemands Daimler, MAN Ferrostaal, MTU, Deutz de moteur et le fabricant de composants Rheinmetall. Le projet prévoit la fabrication de 10.000 véhicules par an, notamment des véhicules de marque Mercedes. A noter que les premières usines pourraient être établies vers la fin de cette année. Trois sites de production sont prévus pour accueillir le projet : Tiaret, Aïn Smara et Oued Hamimine. Certains seront créés et d'autres installés dans d'anciennes usines qui seront modernisées. La production de camions et de voitures pourrait démarrer dans les prochains mois.