L'Algérie veut diversifier ses fournisseurs en médicament et ne plus dépendre des firmes européennes. L'annonce est faite par Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. " Nous sommes actuellement dépendants des médicaments achetés en Europe. Le médicament soit devenu une affaire juteuse… ", a-t-il déclaré hier à Alger en recevant au siège de son ministère une délégation d'hommes d'affaires américains en visite en Algérie depuis samedi 25 septembre. Il a indiqué que l'Algérie est prête à travailler avec les Etats-Unis, premier producteur mondial de médicament. Ainsi le ministre a indiqué que des sociétés américaines sont prêtes à investir en Algérie dans le cadre de la mise en place d'une industrie nationale du médicament. "La volonté de l'Etat algérien est d'édifier une industrie nationale du médicament. Nos partenaires américains se sont déclarés prêts à investir en Algérie à travers le transfert de technologie, la formation et également la recherche", a indiqué M. Ould Abbès. Le ministre a par ailleurs, souligné que le gouvernement algérien a décidé "de diversifier ses relations dans le domaine du médicament pour ne plus dépendre totalement de l'étranger". "Actuellement, nous sommes dépendants de médicaments importés, notamment d'Europe", a-t-il ajouté, regrettant que "le médicament soit devenu une affaire juteuse pour certains qui se sont emparés de ce créneau". Il a rappelé que les Etats-Unis d'Amérique sont le premier pays producteur de médicaments dans le monde et où sont également installés les plus grands laboratoires. "La volonté des Américains d'investir en Algérie est affichée clairement et il y aura une lettre d'intention qui sera signée jeudi", a-t-il dit, réaffirmant que les entreprises américaines sont intéressées par l'investissement direct dans le cadre du partenariat et le transfert technologique et par les constructions spécialisées, telles que les centres pour cancéreux dotés de "bunkers" équipés d'appareils de radiothérapie. Le ministre a également rappelé, dans ce cadre, la construction de 57 centres pour cancéreux ainsi que de 200 hôpitaux. Les laboratoires et entreprises américains veulent aussi investir en Algérie dans la production de gaz pour hôpitaux (oxygène, hélium), équipements respiratoires et consommables. "Ces produits sont importés d'Europe. Avec la nouvelle politique relative à l'industrie nationale du médicament, nous espérons diminuer progressivement cette dépendance lourde vis-à-vis de l'étranger concernant les médicaments et les consommables", a-t-il assuré. "Les laboratoires américains vont s'installer en Algérie pour fabriquer aussi de l'insuline et des médicaments anticancéreux, ainsi que des vaccins", a-t-il poursuivi, indiquant que l'Institut Pasteur est, certes, performant, mais n'arrive pas à satisfaire toute la demande. Les sociétés américaines présentes à cette rencontre opèrent dans différents domaines, dont le médicament, la production de gaz médical et la construction. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la visite d'une mission économique américaine d'une semaine à Alger. La délégation US aura des réunions de travail au niveau de plusieurs ministères.