Le président de l'Union nationale des opérateurs en pharmacie (UNOP), Amar Ziad, dresse un constat peu réjouissant du marché des produits pharmaceutiques. " Il y a 5 ou 6 importateurs qui monopolisent le marché du médicament ", a déclaré Amar Ziad. Le président de l'UNOP a estimé qu'" il n'y a même pas de coordination entre les ministères intervenant dans le processus ". pour sa part, le représentant du ministère de la Santé. M. Boudiba réfute toute situation de monopole ou de pénurie de médicament en précisant que " la PCH importe chaque année l'équivalent de 16 milliards de dinars et il n'y a aucune pénurie sur le marché ", avant d'ajouter qu' " à son arrivée, l'actuel ministre a débloqué une enveloppe de 10 milliards de dinars pour l'approvisionnement des hôpitaux en produits manquants ". Au sujet du monopole, le représentant du ministère a affirmé qu'il s'agit "de contrats d'exclusivité qu'ont conclu certains importateurs avec des fournisseurs étrangers ". En revanche, il a fait savoir que le ministère a mené des enquêtes à l'échelle nationale, en déployant 180 inspecteurs, et a procédé au retrait d'agrément à certains distributeurs du médicament ayant provoqué des situations de monopole. Notons que la promotion des unités algériennes de production pharmaceutique figure parmi les priorités tracées dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014. A ce titre, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a indiqué, lundi à Alger, lors d'une rencontre avec les dirigeants du laboratoire pharmaceutique mondial Sanofi Aventis,que l'objectif du secteur en matière de médicaments est de diminuer progressivement les importations pour arriver, en 2014, à une production nationale couvrant 70% des besoins, contre 37% actuellement. S'agissant du même contexte, le premier responsable du secteur de la santé a insisté sur l'établissement d'un dialogue entre l'Etat et les opérateurs en pharmacie des secteurs public et privé en vue de mettre fin à cette dépendance et arriver à ce taux de couverture en médicaments. "Il faut établir des liens durables avec les opérateurs en pharmacie et dialoguer avec eux pour trouver les moyens de les soutenir afin qu'ils participent au développement national", a-t-il recommandé. Pour ce qui est des importations de l'Algérie , qui ont atteint, en 2009, les 2 milliards de dollars, M. Ould Abbès , a qualifié le médicament de produit "stratégique" entrant dans la sécurité nationale. Le ministre a souligné, entre autres, la nécessité d'encourager le développement de la production nationale et l'utilisation des médicaments génériques. Il a également mis l'accent sur l'importance de contrôler la facture d'importation à travers une utilisation rationnelle des médicaments. Il a appelé également, auparavant paravent, les importateurs à y contribuer par le développement de la formation et le transfert de la technologie. Dans ce sens, le vice-président d'Afrique de Sanofi Aventis, M. Didier Rousselle, a encore précisé que le laboratoire est présent en Algérie depuis longtemps avec deux usines, réalisées en partenariat avec des opérateurs algériens, à Ain Bénian et Oued Semmar, avec des productions respectives de 12 millions d'unités, et 18 millions d'unités, tous médicaments confondus. Par ailleurs, il a évoqué le nouveau projet de sa firme en Algérie, à savoir la réalisation d'une usine de production de médicaments au niveau de la Nouvelle ville de Sidi Abdallah,qui sera en exploitation à partir du début de l'année 2014, a-t-il précisé "capable de produire 100 millions d'unités tous médicaments confondus liquides et solides". A ce propos, "nous avons obtenu du gouvernement algérien un terrain de 6 hectares au niveau de la Nouvelle ville de Sidi Abdallah, et nous attendons actuellement l'aval du Conseil national de l'investissement (CNI) pour entamer la réalisation qu'on espère débuter avant fin 2010", a-t-il indiqué, émettant le souhait de voir toutes les procédures administratives réglées rapidement.