Le Conseil des Droits de l'homme de l'ONU a adopté hier une résolution approuvant le rapport de la mission d'enquête sur l'abordage meurtrier fin mai par la marine israélienne d'une flottille pour Gaza. Selon celui-ci, des "preuves" existent pour "appuyer des poursuites" contre Israël pour "homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, le fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves".La résolution, déposée par le Pakistan au nom de l'OCI (Organisation de la conférence islamique) regroupant 57 pays, a été adoptée avec trente votes favorables, un vote contraire (celui des Etats-Unis) et 15 abstentions. Dans sa résolution, l'OCI dit "regretter profondément la non-coopération d'Israël à l'enquête", tout en demandant au Conseil des droits de l'Homme "d'approuver les conclusions du rapport" et de "recommander à l'Assemblée générale (de l'ONU) de le prendre en compte". Le 31 mai 2010 à l'aube, des commandos israéliens ont arraisonné la flottille pro-palestinienne de six navires qui se dirigeait vers Gaza dans l'intention de briser le blocus maritime imposé par Israël. Des affrontements entre militants et soldats israéliens se sont produits sur le Mavi Marmara, au cours desquels neuf Turcs ont été tués, ce qui a soulevé une vague de réprobation internationale.Notons que pour ce qui est des pourparlers directs israélo-palestiniens, le président Barack Obama et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton sont "plus engagés que jamais" dans la recherche de la paix au Proche-Orient, a déclaré mercredi l'émissaire américain George Mitchell. Les Palestiniens ont menacé de rompre les négociations engagées le 2 septembre si un moratoire sur les nouvelles constructions dans les colonies juives, venu à échéance lundi, n'était pas reconduit. Cependant, le communiqué du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu publié à l'issue de sa rencontre avec Mitchell ne révèle aucun signe de progrès vers une formule permettant d'éviter une telle rupture. Le président palestinien Mahmoud Abbas a fait savoir qu'il ne prendrait de décision qu'après une réunion de la Ligue arabe, le 4 octobre. La Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a annoncé qu'elle allait partir pour le Proche-Orient, dans le cadre des efforts en vue de sauver les négociations de paix. "Je me rends au Proche-Orient ce soir et je rencontrerai (l'émissaire américain) George Mitchell demain à mon arrivée", a-t-elle dit dans une interview accordée à Washington. Elle rencontrera également Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas. Netanyahu, dont la coalition est dominée par des partis favorables à la colonisation, n'a pas donné suite aux appels d'Obama et d'autres dirigeants étrangers en faveur d'une prolongation du moratoire. "Nous savions que ce serait une route semée d'obstacles, et il y en a eu beaucoup, et cela continue jusqu'à ce jour", a dit Mitchell dans un enregistrement vidéo lors de la rencontre et diffusé par le service de presse du gouvernement israélien. "Mais cela ne nous rebute pas. Nous sommes, au contraire, plus que jamais déterminés à poursuivre afin de parvenir à l'objectif commun que nous partageons tous, d'un Proche-Orient en paix, où sécurité et prospérité sont assurées au peuple d'Israël, aux Palestiniens et à tous les peuples de la région". "Je suis déterminé et le gouvernement est déterminé à parvenir à un accord de paix qui préserve la sécurité et les intérêts vitaux de l'Etat d'Israël", a dit Netanyahu en écho aux propos de Mitchell. "Nous sommes déterminés à suivre cette voie. J'espère que les bonnes discussions entamées avec (Abbas) se poursuivront sans interruption de manière à ce que nous puissions tenter d'atteindre cet objectif", a-t-il poursuivi. Yasser Abed Rabbo, membre de l'équipe palestinienne de négociation, a déclaré à la radio Voix de Palestine qu'Israël seul devrait assumer la responsabilité d'un échec du processus de paix s'il ne met pas fin aux constructions dans les colonies. Un échec des discussions serait embarrassant pour Obama à l'approche d'élections de mi-mandat qui s'annoncent difficiles pour son Parti démocrate.