Le Conseil des participations de l'Etat (CPE) doit valider lors de sa prochaine réunion, un plan de reprise de certains actifs dans le secteur pharmaceutique par le groupe public, numéro un du médicament en Algérie. Selon le quotidien électronique TSA, parmi les actifs à reprendre figurent le distributeur public de gros Digromed qui dispose de plusieurs unités à travers le pays. Une reprise qui permettra à Saidal de mieux distribuer ses produits et de renforcer sa position de numéro un sur le marché. Ce vaste plan d'acquisition de sociétés de distribution concerne aussi, l'Endimed et ses 800 pharmacies réparties à travers le pays. Le gouvernement a décidé récemment de renoncer à vendre au privé les pharmacies de cette entreprise publique. Le groupe public reprendra également des participations étatiques dans des entreprises mixtes, selon la même source. Il faut dire que le gouvernement veut faire de Saidal le principal acteur sur le marché national du médicament pour améliorer la distribution du médicament et sa disponibilité, d'autant plus que les pouvoirs publics ambitionnent de couvrir à l'horizon 2014 70 % des besoins du marché grâce à la production nationale. Et Saidal devra jouer dans ce sens un rôle central. Ainsi, cette reconfiguration donne à Saidal la possibilité d'engager son plan de développement (16,7 milliards de dinars) en reprenant à son compte les actifs des entreprises publiques agissant sur le marché pharmaceutique. Le plan de développement envisagé par Saidal porte sur la création d'un centre de biotechnologie ; le gouvernement a donc donné son accord pour un crédit d'investissement d'un montant de 1,81 milliard de dinars pour financer l'infrastructure. Ce crédit, d'une durée de financement de 20 ans, est assorti d'un taux d'intérêt de 2%, avec un différé de cinq ans pour lesquels les intérêts seront à la charge de l'Etat. Le groupe public de médicaments a bénéficié également de l'accord du CPE pour un crédit d'investissement pour la création du centre de recherche et d'un laboratoire de bioéquivalence pour 660 millions de dinars. Le CPE a, d'autre part, donné son accord à Saidal, pour la poursuite de son opération de mise à niveau avec un crédit de financement de 7,05 milliards de dinars, ainsi qu'un crédit de 9 milliards de dinars pour la réalisation de nouvelles unités de production de médicaments. Ce crédit est octroyé pour une durée de financement de 20 ans assorti d'un taux d'intérêt de 4%, avec un différé de quatre ans pour lesquels les intérêts sont à la charge de l'Etat. Notons par ailleurs que le groupe pharmaceutique public a signé la semaine dernière, un accord avec un cabinet d'études italien, CTP System. Lequel porte sur la modernisation et l'extension des capacités du groupe Saidal et ce dans le but de porter ses capacités de 135 millions à 298 millions d'unités, soit pratiquement le double des capacités de production. Cette étude, financée par un prêt accordé par le Fonds national d'investissement (FNI), sera entamée au cours du mois prochain pour une durée de 11 mois. Elle concernera 8 unités de production de médicaments relevant de Saidal et implantées essentiellement à Alger, Cherchell et Médéa. Saidal a été transformé en 2009 en groupe industriel autonome (GIA). Il a obtenu un crédit de 16 milliards de dinars du Fonds national d'investissement (FNI) pour le financement de son plan de développement et d'investissement. Le groupe a réalisé un bénéfice net de plus de 2,875 milliards de dinars en 2009 contre 1,32 milliards de dinars en 2008, selon son bilan publié le 24 juillet dernier. Le chiffre d'affaires du groupe public est passé de 9 milliards de dinars en 2008 à 10 milliards de dinars en 2009, selon la même source. Le ratio bénéfice net sur le chiffre d'affaires a évolué de 11,63% en 2008 à 23.58% en 2009. Le groupe public emploie plus de 4.300 salariés. Saidal, la société mère du groupe cotée à la Bourse d'Alger a décidé d'affecter 350 millions de dinars de son bénéfice net, qui s'élève à 952 millions de dinars, aux actionnaires.