En septembre 2007, il a été procédé à l'installation du conseil d'administration du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi. Il a été installé par le ministre des Finances et le secrétaire général de l'Ugta. Deux missions pour ce conseil. La première est la promotion et la sauvegarde de l'emploi, tandis que la deuxième est la formation économique et financière des travailleurs des entreprises. Tâche certainement assez difficile que celle de collecter l'épargne des travailleurs et de canaliser celle-ci vers des projets de développement dans les petites et moyennes entreprises qui souhaitent accéder à des sources de financement en dehors du canal bancaire. Tâches difficiles et missions non moins difficiles. Il serait bien sûr bien utile que des bilans soient dressés afin de savoir si la démarche est assez appuyée et qu'elle ait fourni des résultats. Cette nécessité s'impose d'autant qu'il est maintenant soutenu que l'économie de marché, présentée comme " la solution " est perçue aujourd'hui comme une malédiction. Il y a de quoi, car au vu des conséquences de l'entrée dans l'économie de marché, ou plutôt de la mise en œuvre de réformes, l'économie algérienne a eu droit à une augmentation rapide des importations suivie du constat que de plus ; en plus il devient difficile de trouver un emploi. Ne parlons pas des emplois détruits par suite des dissolutions d'entreprises, plus particulièrement celles qui ont une envergure wilayale. Quand bien même que puisse être admis, difficilement quand même, que le pouvoir politique sait ce qu'il fait quand celui-ci exprime sa certitude que la situation évoluera conformément à ses aspirations qu'il présente comme allant dans le sens de la relance de l'économie, les jeunes tiennent toujours à savoir (et surtout à en être convaincus) quel " bonheur " les attendra plus tard. Des inquiétudes ? Elles émanent d'abord des entreprises qui voient avec appréhension que les importations se font en substitution à la production nationale alors qu'il est recommandé de faire le chemin inverse, c'est-à-dire produire en substitution aux importations. Elles émanent également des populations, car quand bien même qu'il y ait abondance de produits de consommation importés (pas seulement alimentaires), la perception populaire de l'économie de marché est celle de la difficulté à se procurer un emploi doublée de celle à pouvoir le garder pour assurer au moins, non pas un déroulement de carrière, mais aussi une retraite non proportionnelle. Les ambitions vont ainsi à la baisse. Les jeunes diplômés à la recherche parfois vaine d'un emploi, ne comprennent pas pourquoi autrefois, durant plus particulièrement les deux premières décennies, au haut de la hiérarchie sociale il y avait les études, le diplôme, et même la conquête des meilleurs postes, des plus élevés même, alors qu'aujourd'hui, pratiquement tous les emplois sont précaires. Même le secteur public économique ne garantit plus la stabilité au poste, et n'offre plus l'assurance d'un déroulement de carrière, comme cela l'était avant l'entrée dans ce qui est appelé l'économie de marché mais qui n'en n'est pas une en terme de normes. Serait-il possible, qu'au constat des implications de l'entrée dans l'économie de marché, au fonctionnement de celle-ci, puisse revenir la période de moindre chômage, de moindre perte de pouvoir d'achat, de plus de possibilité de faire carrière dans l'entreprise ; que celle-ci relève du secteur public ou du secteur privé ? Le mécontentement ne peut qu'être évident, car toutes les couches sociales ne perçoivent plus qu'elles pourront comme avant, garder un pouvoir d'achat qui n'était pas tellement garanti par les salaires, mais par les prix tout administrés. Les prix augmentaient beaucoup moins vite que les salaires, sans qu'il n'y ait trop d'écart entre les différentes couches sociales. Quand le pouvoir d'achat s'effondre, les travailleurs pensent aux augmentations des salaires tandis que les chômeurs pensent bien sûr à l'emploi inexistant. Il arrive toujours le moment où les populations deviennent plus exigeantes à l'égard de toute autorité publique, tant centrale que locale. Il arrive toujours le moment où finit la période de grâce et où la légitimité populaire confiée par le biais des urnes demande à être accompagnée par des mesures qui devraient produire dans des délais rapprochés des implications socio économiques positives pour les populations. Normalement, c'est la perception qu'ont les consommateurs de l'évolution de leur pouvoir d'achat qui devrait être en mesure d'influer sur les prévisions de commande des entreprises, et donc sur leur plan de charge. Quand bien même qu'il n'y ait pas tellement d'associations encouragées à prendre en charge la protection des consommateurs, et qui agiraient dans la transparence en y associant les médias et les populations, les consommateurs ne réagissent pas pour défendre les produits nationaux et préfèrent orienter leurs décisions d'achats vers les produits étrangers. Il y a bien sûr pour les consommateurs l'emploi qui reste un des paramètres contribuant à la décision de l'achat. Des emplois qu'on sait précaires n'incitent pas trop à prendre des risques. D'ailleurs, à partir du moment où les " crédits de consommation " ont disparu, la tendance devrait aller à l'épargne. Le problème, bien évidemment, réside dans le fait que ce n'est pas la production nationale qui profite de la décision d'augmenter la consommation, donc les achats, mais ce sont les importateurs qui voient s'augmenter leurs commandes, et donc les fournisseurs étrangers. Le comble est qu'au lieu de relancer notre économie, le boom dans la consommation fera relancer l'économie de nos pays fournisseurs. Et pourtant, quand serait prévue une augmentation de la demande, les entreprises seraient plus en mesure d'envisager la création d'emplois supplémentaires.