Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Dans notre pays, les pouvoirs publics ont pris des mesures incitatives dans le cadre des différentes lois de finances et mis en place des mécanismes pouvant favoriser la pérennité des petites et moyennes entreprises. En effet, en plus des incubateurs, des pépinières et du comité ad hoc chargé de réfléchir à la problématique du développement et du renforcement des capacités des PME, le ouvernement a procédé à la création du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE). Destiné au financement des PME et à des placements en valeurs mobilières, ce Fonds contribue, dans le cadre de ses activités, à la promotion et à la sauvegarde de l'emploi et à la formation économique et financière des travailleurs. Ayant le statut d'une SPA, le FSIE fait partie de cette typologie mise en place par les pouvoirs publics pour remplir un certain nombre de fonctions jugées essentielles, en l'occurrence la concrétisation des investissements dans les PME, la formation économique et financière, ainsi que la création et/ou le maintien de l'emploi. «L'adhésion au Fonds a un double intérêt pour les travailleurs. Il s'agit d'un intérêt financier et social», nous a indiqué Mohamed Tessa, P-DG du FSIE. Ce dernier nous a fait savoir que l'organisme qu'il dirige «a pour mission de canaliser jusqu'à la moitié de l'épargne collectée auprès des personnes physiques, notamment les salariés, vers des projets de développement économique à travers les prises de participation sous formes d'actions et de titres participatifs dans des PME ayant le statut de SPA et une existence minimale de trois années». «Notre fonds est ouvert à tous les citoyens algériens désireux d'acheter des actions et d'épargner à long terme», note la même source. Pour le démarrage de ce Fonds, les pouvoirs publics ont alloué une dotation initiale de 150 millions de DA. A présent, les responsables de cet organisme, qui a reçu, vers la fin de l'exercice écoulé, le feu vert de la COSOB pour son commencement, aspirent à faire adhérer 35 000 travailleurs au Fonds d'ici à fin 2010. 150 millions de dinars pour le démarrage Comptant actuellement 250 souscripteurs pour 2 200 actions, le FSIE est au stade de mise en place du cadre organisationnel avec l'installation progressive des différentes structures de direction, la finalisation des procédures administratives et la mise en place des moyens matériels liés à son activité.Evoquant le contexte de la création du Fonds, le premier responsable de cet organisme relève que c'est l'expérience canadienne en la matière qui a inspiré les décideurs algériens. Ce fut en 1996, à l'occasion d'une visite de l'ancien secrétaire général de l'UGTA, feu Abdelhak Benhamouda, qu'a commencé à germer l'éventualité de la création d'une telle institution. Le motif ? Ce pays a connu durant cette période une stabilité sociale importante par son fort taux de syndicalisation. D'ailleurs c'est le même scénario en Autriche, ajoute notre interlocuteur. Il y a les taux les plus élevés de syndicalisation dans ces deux institutions et à travers le monde. Ce sont des pays où il y a aussi le plus fort taux de PME (98% du tissu économique global), estime-t-il. Toujours au chapitre de sa création, notre interlocuteur nous a indiqué que ce projet a été a validé après la bipartite tenue en 2003. «Nous sommes dans cette perspective. L'actionnariat est libre et individuel. Le Fonds est bien le fruit d'une approche très partenariale. A travers ces deux missions, PME et information économique et financière, le Fonds est également appelé à trouver des ressources pour effectuer ses missions. L'action du Fonds est évaluée à 200 DA en tant que valeur fiscale et il bénéficie d'une bonification de 10%, toutes deux fixées par la loi. Cette action est investie dans la PME. Elle est une épargne de longue durée ; généralement le bénéfice en est tiré après les départs en retraite. Il s'agit bien d'un complément de revenus aux retraités. Bien entendu, en cas de situations exceptionnelles vécues par le souscripteur, il peut être procédé au rachat du placement par le Fonds», explique plus loin M. Tessa. Quels sont les secteurs ciblés par les responsables du FSIE pour la collecte des actions des souscripteurs ? La réponse de premier responsable de ce fonds est la suivante : il s'agit du secteur bancaire et financier, d'autant qu'il s'agit d'un secteur «serein et sans véritables problèmes syndicaux». Le secteur bancaire et financier, première cible du FSIEEn d'autres termes, le choix de ce secteur pour l'enregistrement d'éventuels souscripteurs trouve son essence, laisse entendre M. Tessa, dans le fait que la majorité des employés ne connaissent pas de véritables problèmes, et que l'opération aura de fortes chances de réussir, notamment avec le concours de la Fédération nationale du secteur bancaire et des assurances (UGTA). Il est utile d'indiquer dans ce sens que la Centrale syndicale a encouragé la mise en place du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (FSIE) pour que les capacités de solidarité des travailleurs puissent être mises au service de la création et du maintien de l'emploi dans les entreprises algériennes. «Si l'Union générale des travailleurs algériens [UGTA] a initié ce Fonds c'est parce qu'elle veut s'adapter à l'évolution du monde et aux contraintes de l'économie afin de répondre aux nombreux besoins des travailleurs», nous a expliqué Aïssa Annou, secrétaire général de la Fédération nationale du secteur bancaire et assurances (UGTA) et membre du conseil d'administration du Fonds. Pour la même source, la contribution de l'UGTA porte pour l'essentiel sur l'encouragement de l'épargne des travailleurs, sur sa collecte en vue de la transformer en capital pour la rendre plus productive, notamment en investissant dans les PME pour les aider à sauvegarder et à promouvoir l'emploi. S'agissant par ailleurs des PME concernées par le financement du FSIE, elles doivent répondre, selon notre interlocuteur, à un certain nombre de conditions.«Les entreprises éligibles aujourd'hui doivent être des sociétés par actions [SPA], ayant au moins trois années d'exercice. Ce sont ces entreprises qui sont éligibles au financement du Fonds. L'investissement est à hauteur de 15%. Le Fonds fait de la participation et peut être également à l'origine de montages financiers ; le promoteur doit faire la preuve que son projet est porteur», explique-t-il.