Le dossier Djezzy n'en finit pas avec les rebondissements. Le dernier en date remonte à cette fin de semaine. Il ne s'agit pas de la cession du capital d'Orascom Telecom Algérie au russe Vimpelcom, mais des accusations de manquement d'OTA à la législation algérienne sur le transfert des devises, proférée par la Banque d'Algérie à son égard. La Banque d'Algérie, en tant que partie civile dans l'affaire l'opposant à la filière algérienne du groupe égyptien OTH, réclame un dédommagement de 193 millions de dollars US. Selon l'Agence Reuters citant une source officielle algérienne, la Banque d'Algérie demande cette compensation à Djezzy pour avoir violé les règles de transfert de devises. Cela sera notifié à Djezzy "dans les prochains jours, et la Banque d'Algérie s'apprête également à entreprendre une action en justice contre Djezzy", a précisé cette source. Cette demande de la Banque d'Algérie intervient, pour rappel, au moment où la maison mère de Djezzy, Orascom Telecom, vient de changer d'actionnaire majoritaire avec la cession de 51,7% du capital par Naguib Sawiris, P-DG d'Orascom, au russe Vimpelcom. Selon les déclarations de son directeur général, M. Alexander Izosimov, le groupe russe a accepté de céder Djezzy à l'Etat algérien, qui souhaite faire jouer son droit de préemption sur la société, mais à un prix qui ne saurait être inférieur à 7.8 milliards de dollars. Mais, faut-il le signaler, les autorités algériennes n'ont pas apprécié la manière avec laquelle le patron d'OTH a procédé. En effet, le gouvernement algérien n'approuve pas la transaction effectuée entre OTH et le russe Vimpelcom et encore moins l'offre du milliardaire russe Alexandre Izossimov. Selon le quotidien El Watan citant une source gouvernementale sous le couvert d'anonymat, les autorités algériennes apposent, d'ores et déjà, un niet catégorique à l'offre des Russes. Le dossier Djezzy est un conflit entre le gouvernement algérien et le groupe égyptien OTH. Pas question donc pour le gouvernement de se lancer dans le règlement de cet épineux dossier avec le nouveau acquéreur de Djezzy. Il est à rappeler que Naguib Sawiris, le P-DG d'Orascom Télécom Holding, a assuré lundi dernier, lors d'une conférence de presse au Caire, qu'il "respecterait" toute décision du gouvernement algérien de contrôler sa filiale Djezzy. Mais cela ne devrait changer en rien la donne pour l'Etat algérien qui a affirmé, par la voix de son ministre de l'Industrie de la Petite et Moyenne entreprise et de la Promotion de l'investissement, M. Mohamed Benmeradi, que tout changement dans l'actionnariat d'OTH "ne saurait remettre en cause les engagements déjà pris de céder Orascom Telecom Algérie (OTA) à l'Etat algérien". Le ministre a rappelé que "les négociations en cours entre l'Etat algérien et les propriétaires du groupe OTA n'étaient pas du tout remises en cause. Ce sont deux opérations distinctes. La première concerne une transaction entre deux holdings internationaux et la seconde concerne une procédure de cession de droits d'une société de droit algérien officiellement engagée entre les deux parties suite à la décision de l'Etat algérien d'exercer son droit de préemption prévu par la législation nationale sur les cessions d'actions de la société OTA envisagée par la société mère".