Les travaux du Sommet arabe extraordinaire ont été sanctionnés par l'adoption d'une série de recommandations. Les dirigeants arabes ont salué, à la clôture des travaux, "les efforts consentis pour l'élaboration du projet de protocole relatif au développement du système de l'action arabe commune, en tenant compte des propositions et des observations formulées par les dirigeants arabes lors de leurs débats". Le secrétariat général, le pays qui assure la présidence du sommet ainsi qu'une commission ministérielle restreinte, ont été chargés de "reformuler le projet de protocole et de l'examen des impacts financiers de ce processus de développement et de soumettre, dans 3 mois, ces questions lors d'une session spéciale du Conseil de la Ligue au niveau des ministres des Affaires étrangères, en prévision du prochain sommet arabe prévu en mars 2011". Les dirigeants arabes ont aussi décidé de constituer une commission ministérielle ouverte présidée par le président du sommet afin de poursuivre l'examen de la proposition relative à la création d'un forum de voisinage arabe avec l'aide d'une équipe d'experts politiques, juridiques et économiques. Le sommet a appelé, dans ce sens, les Etats membres à continuer à émettre des propositions au secrétariat général et chargé la commission ministérielle de présenter un rapport d'évaluation de ses actions lors de la prochaine réunion du Conseil de la Ligue au niveau du sommet. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika a, dans une allocution prononcée lors d'une séance à huis clos du sommet, appelé à une réforme urgente du système de l'action arabe commune pour permettre aux pays arabes de mieux composer avec leur environnement externe et y influer de manière à servir leurs intérêts et répondre à leurs aspirations. Exhortant les pays membres à "faire preuve de pragmatisme et de réalisme, le chef de l'Etat a préconisé la mise en place du "mécanisme de la Troïka" au niveau de la présidence annuelle de la Ligue pour "soutenir la présidence du sommet dans l'accomplissement de ses missions à tous les niveaux en vue d'assurer le contact entre les présidences successives et de préserver la mémoire de l'action commune et de ses décisions". Le président de la République a, en outre, affirmé que le nouveau processus de reforme institutionnelle de la Ligue "doit bénéficier du suivi minutieux et continu du secrétariat général", en vue d'assurer "un climat propice pour asseoir les fondements d'une politique arabe unifiée de voisinage qui sert les intérêts de notre Nation et réalise nos objectifs". Il convient de souligner qu'à l'instar du président de la République, les dirigeants arabes étaient unanimes quant à l'impératif développement du système de fonctionnement de la Ligue arabe. Notons, par ailleurs, qu'outre les questions de développement de l'action arabe commune et de la politique du voisinage, le sommet de Syrte a souligné sa solidarité avec le Soudan et le respect de sa souveraineté, de l'intégrité de son territoire et son indépendance, ainsi que son soutien aux efforts visant à consacrer la paix dans ce pays, refusant toutes tentatives visant à porter atteinte à sa souveraineté, à sa sécurité ou à sa stabilité. La Ligue arabe s'est également engagée à oeuvrer pour une coopération étroite avec l'Union africaine (UA) et l'ONU, à aider les Soudanais à préparer le prochain référendum en toute transparence. Dans ce sens, le sommet a appelé à l'intensification des contacts avec les dirigeants soudanais pour encourager les deux parties au conflit à accepter les résultats du référendum dans un cadre complémentaire qui assure la paix et la sécurité au Soudan et dans toute la région. Elle a également fait part de sa disponibilité à contribuer efficacement aux efforts de la reconstruction et à la prise de mesures pratiques et urgentes pour soutenir les efforts de développement et décidé, à cet effet, d'octroyer à la République du Soudan, une aide financière immédiate de l'ordre d'un milliard de dollars.