L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a révisé en légère hausse sa prévision de demande mondiale de brut pour 2010, tablant désormais sur une hausse de 1,3% tout en laissant inchangés ses pronostics pour 2011, dans son rapport d'octobre publié hier. "Malgré quelques revers et quelques turbulences, la reprise de l'économie mondiale continue de soutenir la consommation de pétrole", souligne le cartel dans son rapport mensuel. Comparé à 2009, il attend une croissance de 1,3% ou 1,13 million de barils par jour (mbj) pour atteindre au total 85,59 millions de baril par jour sur l'ensemble de 2010. Il misait auparavant sur une hausse de 1,2% ou 1,05 mbj. Ce relèvement est motivé par une "croissance plus forte que prévu au premier semestre de cette année, soutenue par les programmes de relance économique", a souligné l'Opep. L'organisation estime néanmoins que la reprise est suffisamment forte pour soutenir la demande en pétrole, qui devrait atteindre 85,59 millions de barils par jour en 2010 et 86,64 millions de barils par jour en 2011. Ces données incluent une augmentation de 80 000 barils par jour par rapport aux chiffres publiés précédemment. L'Opep reconnaît toutefois que le comportement de la Chine et des États-Unis pourrait changer la donne au cours des prochains mois. Pour 2011, la demande mondiale devrait progresser de 1,2% à 86,64 mbj, a aussi indiqué le cartel, confirmant sa prévision antérieure. Les ministres de l'Opep ont commencé à arriver à Vienne pour leur réunion d'automne qui se tiendra jeudi, au cours de laquelle ils décideront d'une éventuel changement des niveaux de production. Tout laisse à penser qu'il n'y aura pas de modification. Le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi a déclaré à Vienne qu'il était satisfait des prix du pétrole et qu'il ne voyait aucun besoin d'augmenter la production de brut. Le ministre de l'Energie du Qatar Abdullah bin Hamad al-Attiyah a déclaré à des journalistes à Doha que les prix actuels étaient "confortables" et que l'Opep allait vraisemblablement maintenir ses niveaux de production. Les ministres du pétrole des pays arabes du Golfe, l'Arabie saoudite, le Koweit, le Qatar et les Emirats arabes unis se sont réunis dimanche. L'Opep s'en tient à un objectif de cours de 70 à 80 dollars le baril. La résistance du marché, avec un baril de brut qui oscille autour des 80 dollars en dépit de stocks importants et d'une demande atone, doit permettre pour l'instant à l'Opep d'observer un statu quo qui dure depuis décembre 2008. "Le marché est très bien équilibré; tout le monde est content du marché", a dit à la presse le ministre du Pétrole saoudien Ali al-Noumi.