L'assurance "intégrale" des céréales entrera en vigueur avant la fin de l'année en cours, a annoncé, jeudi à Ain Temouchent, le représentant de la Caisse nationale de la mutualité agricole (CNMA), Amari Djamel. Ce nouveau produit, qui a reçu le visa du ministère des Finances, couvre les risques liés à la sécheresse, la grêle et l'incendie menaçant les blés dur et tendre, ainsi que l'orge et la paille, a précisé le chef de département des risques agricoles. Cette assurance fait l'objet, actuellement, de rencontres similaires qui ont touché une vingtaine de wilayas potentielles en céréaliculture, a-t-on ajouté en marge d'une journée de vulgarisation et de sensibilisation, organisée par la Caisse régionale de la mutualité agricole et la chambre d'agriculture d'Ain Temouchent. Il est à rappeler que La CNMA s'est engagée, depuis plus d'une année, dans un programme de modernisation des assurances agricoles visant à couvrir toutes les cultures; notamment stratégiques et présenter des contrats qui protègent l'agriculteur et le rendre solvable vis-à-vis des banques. Depuis sa création en 2006, la CNMA devait 80% de son chiffre d'affaires à l'assurance automobile au détriment de l'assurance agricole, qui concernait uniquement la grêle, du fait que la couverture de cet aléa était obligatoire. Actuellement, le risque agricole représente 32% des recettes de la Caisse, qui ont atteint 5 milliards DA en 2009, un chiffre jamais atteint depuis sa création. Le taux de souscription des agriculteurs aux polices d'assurance de la CNMA est passé de 5% en 2009 à près de 7%, soit 18.000 exploitants actuellement. En mai, la CNMA-assurance avait annoncé de nouveaux produits d'assurance destinés notamment aux filières agricoles stratégiques. Cette caisse spécialisée a engagé, depuis plus d'une année, un programme de modernisation des assurances agricoles afin de couvrir toutes les cultures et présenter des contrats visant à protéger l'agriculteur et à le rendre solvable vis-à-vis des banques, rappelle-t-on. A la demande des pouvoirs publics, notamment après le lancement de la politique du Renouveau agricole et rural, fin 2008, la CNMA s'est engagée dans un processus de modernisation de ces produits d'assurance en vue d'être à la mesure des exigences du secteur et des agriculteurs. La première expérience a concerné la filière pomme de terre, avec un contrat multipéril lancé en 2009, et qui a donné d'ailleurs des résultats très importants. Ainsi, 65% des superficies consacrées à la production d'arrière-saison ont été couvertes, notamment contre la grêle et le gel, qui ont causé d'ailleurs beaucoup de pertes lors de cette période nécessitant une indemnisation de 21 millions DA. La production de pomme de terre, obtenue en arrière-saison a dépassé le million de quintaux, selon les chiffres du ministère de l'Agriculture. La CNMA a lancé également l'assurance multipéril pour la tomate industrielle, au niveau des régions de forte production à l'est du pays, alors qu'un nouveau produit appelé "assurance pertes au rendement" est en phase d'expérimentation. Des produits d'assurance multipérils spécifiques à l'oléiculture et à la viticulture ont été également mis sur le marché, accompagnés de séances de vulgarisation au niveau des grandes régions connues par ces cultures. Ces deux nouveaux produits d'assurance dits "multi-périls vigne" et "multi-périls oliviers" couvrent deux productions stratégiques (oléicole et viticole) "contre les principaux aléas climatiques auxquels elles sont exposées, notamment la grêle, le gel, le siroco, les tempêtes et les inondations". La création de ce genre de produits a été motivée par les différents problèmes auxquels font face ces cultures, notamment l'oléiculture classée par le gouvernement filière stratégique. Le facteur climatique a toujours été l'une des raisons principales de la baisse de la production oléicole en Algérie, dont les prévisions pour cette année tablent sur une chute importante par rapport à l'année dernière, notamment pour l'olive à huile. Aussi et à la demande de l'Association nationale des apiculteurs, la caisse a proposé un nouveau contrat d'assurance contre la perte de production du miel. Notons que conformément à la nouvelle réglementation en vigueur dans le secteur des assurances, prévoyant une augmentation du capital minimum des compagnies d'assurance et de réassurance avant la fin de l'année 2010, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) a décidé, à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire, réunie le 20 septembre 2010 à l'hôtel Mazafran, de souscrire une augmentation de son capital d'un montant de 241 300 000 DA pour le porter de 758 700 DA à 1 000 000 000 DA. Pour rappel, le décret 1° 375-09 du 16 novembre 2009, publié dans le Journal officiel numéro 67, qui a pour objet de modifier et de compléter le décret exécutif n°95-344 du 30 octobre 1995, invite toutes les compagnies d'assurance et de réassurance à augmenter leur capital minimum avant la fin de cette année. Le gouvernement a fixé le capital de ces compagnies entre un et cinq milliards de dinars.