Photo : Makine F. La police d'assurance « intégrale » est le nouveau produit « exclusif » que compte lancer, à la fin de cette année ou début 2011, la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) au profit de la filière céréalière. Cette nouvelle assurance couvre les risques de sécheresse, grêle et incendie selon les explications du directeur général de cette institution, Arba Kamel, lors d'une rencontre tenue à Alger. Ce dernier a souhaité le concours l'Etat, soulignant qu'il s'agit « d'un produit très lourd nécessitant la contribution de l'Etat dans la couverture de la prime d'assurance et des indemnisations en cas de sinistre ». L'instauration d'une telle assurance s'impose d'autant que la valeur de la production céréalière en Algérie « dépasse les 106 milliards DA, portant à 14 milliards DA l'éventuelle somme de la police d'assurance intégrale (somme des cotisations des agriculteurs) », explique le même responsable. Le prix de cette nouvelle assurance oscillera entre 2.000 à 3.000 DA pour l'hectare. Ce prix ne reflète pas le prix d'un quintal de blé dur, a-t-il fait remarquer. Il a fait savoir qu'environ 500.000 agriculteurs activent actuellement dans la culture des céréales sur une superficie de plus de 3 millions d'hectares. Actuellement, le risque agricole représente 32% des recettes de la Caisse, qui ont atteint 5 milliards DA en 2009. Le taux de souscription des agriculteurs aux polices d'assurance de la CNMA est passé de 5% en 2009 à près de 7%, soit 18 000 exploitants actuellement. Tout en insistant, par ailleurs, sur la contribution de l'Etat, le DG de la CNMA a plaidé pour la refonte du Fonds de garantie contre les calamités agricoles (FGCA). Dans ce sens, une demande a été récemment soumise au gouvernement, note-t-on. Un cadre du département de M. Rachid Benaïssa a expliqué, dans ce sillage, que la proposition faite par le ministère porte sur « l'introduction, dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2010, d'une disposition pour la transformation du FGCA en un fonds plus global qui se charge des assurances agricoles. Il sera alimenté par le Trésor public et les compagnies d'assurances ». Cela étant, l'objectif étant d'avoir « un instrument des pouvoirs publics pour soutenir les filières agricoles stratégiques et soutenir, en partie, l'assurance intégrale proposée par la CNMA ».